Après presque une année, l'affaire de la petite élève B. Samar, âgée de 11 ans qui aurait été violentée par la directrice de son CEM Omar El Mokhtar de la cité Kouba de Annaba a été enrôlée par le tribunal correctionnel dans la section pénale pour le 5 décembre prochain, avons-nous appris de sources judiciaires. La directrice est ainsi poursuivie pour coups et blessures volontaires. En effet, l'affaire remonte à janvier 2013 date de la reprise des cours après les vacances d'hiver. Inscrite en 1ère année moyenne, la petite Samar aurait été violentée par la directrice de son établissement, apprend-on de ses parents. Examinée par un médecin légiste, elle a eu deux jours d'incapacité physique justifiés par la conclusion d'«un traumatisme au visage, un œdème de la joue droite avec sensation de douleur mandibulaire droite». Condamnable jusqu'à preuve du contraire, à plus d'un titre, cet incident avait généré également une dégradation de l'état psychique de la fille. Ce qui avait nécessité l'intervention d'un praticien spécialiste en neuropsychiatrie dont le constat est alarmant: «Un état de stress aigu secondaire d'agression physique nécessitant un suivi psychothérapeutique au long cours.» S'appuyant sur l'avis des deux spécialistes, les parents de Samar avaient déposé une plainte contre la directrice pour coups et blessures volontaires à l'encontre d'une mineure. La direction de l'éducation qui avait été également saisie pour décider des suites à réserver à cette responsable «aux mains incontrôlables», l'avait sanctionnée par un blâme, selon un cadre de cette direction. Force est de souligner que Samar est l'une des meilleures élèves de ce CEM avec une moyenne de 15,20 enregistrée au 1er trimestre. Après ce malheureux incident, la petite écolière avait développé une phobie envers son école de peur de revoir son bourreau, poussant ses parents à la transférer à un autre CEM. Selon la version de la fille relayée par ses parents, Samar avait été appelée à l'entrée de l'école vers 13h30 par le surveillant pour rejoindre le rang de sa classe au premier étage. La directrice a contredit son subalterne et l'avait sommée de descendre à la cour. Se trouvant en bas, la petite Samar avait été encore une fois désorientée pour rejoindre l'étage supérieur. Son corps fragile n'a pas résisté à cette navette d'autant plus qu'elle traînait derrière elle un cartable de plus de 8 kg. Ce qui avait, semble-t-il, agacé la «bonne humeur» de la directrice qui n'a pas trouvé mieux que de «corriger» violemment le corps frêle de Samar. Cet incident n'est pas une première à Annaba. En janvier 2009, une collégienne, Marwa, avait trouvé la mort en plein cours au CEM FLN de Annaba après avoir été punie par son professeur. Poursuivie en justice pour homicide involontaire, l'enseignante s'en est tirée avec une peine de prison avec sursis.