Le coordinateur du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Laârbi Nouar, a dénoncé, hier lors d'un point de presse à Alger, la poursuite du « harcèlement judiciaire et administratif » contre certains représentants de ce syndicat, notamment à Bordj Bou Arréridj et à Mila. « L'un de nos représentants à Mila a été blâmé et devrait être transféré dans un autre établissement. Il pourrait même être mis dehors. Un autre a été poursuivi en justice à Bordj Bou Arréridj pour avoir participé avec ses collègues à un mouvement de grève », déplore-t-il, avant d'énumérer plusieurs autres cas d'atteinte au droit à l'exercice syndical de la part du ministère de l'Education. Cette situation est assimilée par le conférencier à « une vague de représailles » contre les animateurs de ce syndicat, non agréé, qui ont refusé d'abdiquer. Selon lui, cet « acharnement » contre les éléments du Cnapest trouve son prolongement dans la correction des examens du baccalauréat. En effet, M.Nouar a affirmé que la plupart des enseignants qui adhèrent aux actions du Cnapest ont été « exclus » de la correction du bac, comme c'était le cas l'année dernière. Pour combler le déficit, ajoute-t-il, le ministère a décidé d'engager des enseignants remplaçants et d'autres à la retraite. M.Nouar a même parlé d'une « liste noire » établie par les services de Boubekeur Benbouzid, le ministre de l'Education. Le conférencier souligne ainsi que le ministère est allé encore plus loin dans son « œuvre » en demandant à une « poignée » d'enseignants, dont les noms figurent sur « la liste noire » de restituer leur convocation relative à la correction du bac. « A Bouira, une trentaine d'enseignants ont été pour ce faire et nous leur avons demandé de ne pas restituer ces convocations tant qu'il n'y a aucun motif écrit », précise Zoubir Messaoudi, coordinateur de wilaya, qui menace même de saisir la justice si l'administration tente d'exercer des pressions sur ces enseignants. Au chapitre des salaires, le coordinateur national du Cnapest dit attendre avec « beaucoup d'intérêt » ce que fera le nouveau chef du gouvernement. « On ne va pas précéder les événements. On a pris acte des déclarations du nouveau chef du gouvernement qui dit que sa priorité est l'augmentation des salaires. On lui accordera un peu de temps. Et d'ici la fin du mois prochain, on verra », indique M. Nouar. En attendant, le Cnapest demandera à rencontrer le nouveau chef du gouvernement en vue de lui soumettre les revendications des enseignants qu'il représente. Ces revendications consistent, entre autres, en une nouvelle grille de salaires, un statut particulier pour l'enseignant du secondaire, la retraite au bout de 25 ans de service, mais aussi le respect du droit à l'exercice syndical. Outre cela, M.Nouar a exprimé sa crainte que derrière la décision du gouvernement de revaloriser les salaires se cache une volonté d'en finir avec le libre exercice syndical. Ainsi, il lance d'ores et déjà un défi : « Notre travail syndical ne s'arrêtera pas avec l'annonce de ces augmentations salariales. »