Le wali a désigné un administrateur après des mois de blocage de l'APC. Des habitants des bidonvilles, chalets, haouchs et autres cités précaires dans la commune de Heraoua se disent inquiets du blocage que connaît, depuis des mois, leur APC. Un blocage, estiment-ils, qui risque de compromettre leurs chances de bénéficier de logements dans le cadre de la prochaine opération de distribution, que devraient lancer les autorités de la capitale. Selon nos sources, le wali vient de procéder, il y a quelques jours, à la mise sous autorité d'un administrateur de la gestion des affaires courantes de la commune. Une décision qui ne semble pas beaucoup rassurer les résidants, auxquels aucune garantie de relogement n'a été encore donnée. «L'objectif principal de la présidente de l'APC élue était l'éradication des bidonvilles et le relogement des habitants dans des constructions dignes», nous dira un habitant de la cité Carrière. «N'étant plus à la tête de la mairie, l'on craint que les priorités changent et que notre cause ne trouvera plus de voix au sein de la commission de distribution», ajoute notre interlocuteur. Ainsi, si les habitants sont pénalisés par le blocage de l'APC, la décision du wali est loin de rassurer les résidants, et ce, en raison «du mauvais timing choisi». La commune de Heuraoua, faut-il le préciser, abrite des centaines de bidonvilles où les conditions de vie frôlent l'insupportable, notamment à Aïn Kahla. A cela viennent s'ajouter les habitations précaires du centre-ville, ainsi que les chalets implantés depuis le séisme de 2003. Pour les occupants de ces derniers, force est de rappeler qu'ils ont procédé, à maintes reprises, à la fermeture de la route pour attirer l'attention des pouvoirs publics et exprimer leur ras-le-bol de leurs conditions de vie. Par ailleurs, des habitants d'autres sites ont exprimé le souhait de voir les autorités accepter de régulariser leur situation et leur délivrer des permis de construire. «Faute de relogement, nous demandons des autorisations pour construire sur les terres que nous occupons depuis des lustres», nous dira un autre habitant. Une trentaine de familles avaient déjà saisi les services de la wilaya déléguée, mais la réponse était négative. Aussi, il faut ajouter le cas des habitants des nombreux haouchs, dont la situation est loin d'être réglée et le cadre de vie est en éternelle dégradation. La commune de Heuraoua, indiquent des résidants, ne bénéficie qu'au compte-gouttes des programmes de relogement. «Pourtant, les conditions de vie des habitants des bidonvilles sont difficiles, notamment en hiver, et des promesses, non concrétisées, ont été à plusieurs reprises faites par les responsables qui se sont succédé à la tête de la commune», s'indigne un résidant. Rappelons que le nouveau wali, Abdelkader Zoukh, vient d'installer un administrateur pour «prendre en charge les problèmes des citoyens».