La secrétaire d'Etat adjointe américaine, Victoria Nuland, a indiqué avoir déclaré au président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, que lancer la police contre les manifestants était «totalement inadmissible», à l'issue d'un entretien à Kiev. «Je lui ai dit clairement que ce qui s'était passé la nuit dernière était absolument inadmissible dans un Etat démocratique», a déclaré Mme Nuland à la presse. De son côté, l'Union européenne a «condamné» hier l'usage de la force contre les manifestations «pacifiques» en Ukraine, après l'intervention de la police contre les manifestants pro-européens dans la nuit de mardi à mercredi. «Je condamne l'usage de la force et la violence – qui ne peuvent pas être la réponse aux manifestations pacifiques – et j'appelle à la plus grande retenue», a déclaré, dans un communiqué, la représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui se trouve sur place à Kiev. «Profondément préoccupée par l'action menée la nuit dernière par la police antiémeute», Mme Ashton s'est dite «très impressionnée par la nature pacifique et courageuse des manifestations en cours en soutien aux aspirations européennes». Elle estime que les interventions policières «rendent encore plus difficile l'ouverture d'un processus de dialogue politique». «Dans les prochaines heures, je tenterai d'explorer toutes les voies possibles pour s'assurer qu'une véritable solution pacifique est encore possible», a-t-elle ajouté, soulignant que cela requerrait «beaucoup de courage et de détermination». Mme Ashton, qui a déjà rencontré longuement mardi le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, devait le voir de nouveau hier après-midi. Selon elle, il l'a «assurée de nouveau qu'il était prêt à engager le dialogue», ainsi que de son «souhait de signer l'accord d'association», ce qu'il avait refusé de faire fin novembre. Elle a en outre souligné auprès de M. Ianoukovitch qu'il y avait un «besoin urgent de libérer les personnes arrêtées, de permettre une enquête rapide et juste, et de traduire en justice les responsables de ces violences».