De nombreux projets ayant fait l'objet de concession de terrain étaient plus destinés à des activités commerciales qu'à lancer des projets productifs. Le Comité d'assistance à la localisation et la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref) a repris ses travaux, jeudi, après un gel qui aura duré presque une année. Selon M. Safa M'Hamed, directeur du Développement industriel et de la promotion de l'investissement de Sidi Bel Abbès, le Calpiref s'est doté d'un règlement intérieur et sera désormais accompagné dans sa mission par un comité de suivi de l'investissement, «afin de mieux cibler les secteurs à développer en accordant la priorité aux projets productifs», dira-t-il. Invité du Forum de la presse, aux côtés de M. Sabri Belkacem, président de la Chambre de commerce et d'Industrie de la Mekerra (CCIM), M. Safa a précisé que la réactivation du Calpiref, réclamée depuis longtemps par les opérateurs économiques locaux, intervient trois mois après la création du Comité de développement de l'industrie locale (CODIL) qui, selon lui, devrait compléter le dispositif d'aide à l'investissement mis en place par les pouvoirs publics. «Les concessions d'assiettes foncières ne sont pas destinées à la réalisation de showroom ou de surfaces commerciales, la priorité est à l'investissement productif», expliquera-t-il. M. Safa a précisé en ce sens que le Calpiref a procédé à l'annulation de 58 projets, émis 59 avis défavorables, ajourné 19 autres, pour ne retenir au final que 136 projets jugés «solvables». Ces décisions ainsi que le gel du comité avaient été pris, rappelons-le, après que le scandale du détournement du foncier du boulevard dit d' «Excellence» a éclaté en 2012 et fut étalé au grand jour sur les colonnes des journaux. Selon M. Safa, les projets retenus par le comité représentent un coût de 21 milliards de dinars et devraient créer plus de 5 000 emplois dans les secteurs de la transformation plastique, de la pharmaceutique et de l'agroalimentaire. Interrogé sur la faisabilité de ces projets, sachant que le problème épineux du foncier industriel constitue toujours un frein sérieux pour l'investissement, l'invité du forum s'est voulu rassurant, révélant que les disponibilités foncières recensées sont «suffisantes». Il a, à ce sujet, indiqué que deux projets de parcs industriels de 3e génération sont projetés à Sidi Bel Abbès : l'un au chef-lieu de la wilaya (60 hectares) et l'autre à Ras El Ma (100 hectares). Ces deux parcs, initiés par l'ANIREF, ont déjà fait l'objet d'une étude préliminaire, alors que l'avis d'appel d'offres pour l'étude d'aménagement sera lancé incessamment. Pour M. Safa, la réception de ces deux parcs, qui seront dotés de structures et d'équipements d'accompagnement (succursales de banque, hôtels…), est prévue en 2016. En parallèle, des opérations pour l'aménagement de la zone industrielle de Sidi Bel Abbès, la réhabilitation de la zone d'activité de Telagh et la protection de celle de Sfisef, à l'issue de la récente visite du Premier ministre. S'agissant du financement des projets, M. Sabri a estimé qu'il existe un déficit en matière d'encadrement au niveau des banques. Cet aspect rend, d'après lui, plus compliqué l'accès aux crédits d'investissement. «La relance de l'investissement productif à Sidi Bel Abbès est tributaire de la volonté de tous les intervenants à lever rapidement les entraves dans la concrétisation de projets industriels», dira-t-il.