L'information a de quoi faire grincer les dents de beaucoup de chirurgiens, qui ont fait du temps complémentaire une activité lucrative. La direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Jijel a décidé de sévir contre cette pratique nuisible, il faut le dire, aux programmes opératoires dans les hôpitaux publics. «Des sanctions seront prises à l'encontre de tout chirurgien qui se rendra responsable de cette pratique», indique le DSP. Pour sévir contre ce mode d'activité illégale, les services de la DSP ont été instruits, depuis le mois de novembre dernier, de mener des inspections dans les cliniques privées pour vérifier le protocole opératoire et connaitre l'identité du chirurgien qui a pratiqué l'intervention. En cas d'infraction, les sanctions tomberont immédiatement, selon les propos du DSP. Ces mesures ont été prises à la lumière des instructions du ministère de la santé pour mettre un terme à cette activité parallèle, qui se fait au détriment des programmes de chirurgie dans le secteur public. Cette pratique, lucrative pour les chirurgiens, mais fort coûteuse pour les malades, qui se retrouvent, souvent contre leur gré, dans les cliniques privées pour se faire opérer, a toujours soulevé moult critiques. Il faut rappeler qu'en dépit de la modernisation et de l'équipement des blocs opératoires des hôpitaux, les programmes de chirurgie demeurent toujours en deçà des prévisions. Pour remédier à cette situation, et en plus des sanctions annoncées contre les abus de l'activité complémentaire, un plan de réorganisation de la prise en charge des malades dans les blocs opératoires est en cours d'élaboration. Ce plan consiste à réduire les délais de rendez-vous des malades pour faciliter leur admission aux blocs opératoires.