De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le pic de circoncision collective devait être observé lors du 27e jour du mois de Ramadhan. Une appréciation qui ne fait que se répéter vu la valeur religieuse de l'événement. A Constantine, la Direction de la santé publique a inscrit plus de 800 enfants concernés par cette opération qui a débuté le dix-septième jour du mois sacré et devra être achevée une fois tous les petits garçons enregistrés subiront cet acte classé chirurgical. Un nombre légèrement en hausse comparativement aux années précédentes. La note ministérielle fixant les nouvelles modalités de cet acte de chirurgie collective est intervenue, on se rappelle, après le drame des enfants circoncis à El Khroub en banlieue constantinoise. Pour la présente campagne, toutes les conditions ont été réunies pour la réussir dans une ambiance de fête, a-t-on insisté auprès de la DSP. A l'occasion, 10 établissements hospitaliers ont été retenus, dont quatre cliniques privées agissant à titre gracieux, suite à l'appel des services de la santé de la wilaya et des associations caritatives. «Nous avons gardé six établissements sanitaires publics pour la circoncision. Il s'agit, entre autres, de la pédiatrie à Mansourah, de l'hôpital El Bir, de l'établissement de santé de la cité Daksi», a souligné M. N. Arab, responsable du secteur, qui a ajouté que toutes les mesures ont été prises afin d'effectuer l'acte chirurgical dans des conditions répondant aux normes médicales. Une attention particulière est accordée à l'acte de circoncire le 27ème du Ramadhan, où à chaque fois on exhume le douloureux drame ayant ébranlé les malheureux circoncis du Khroub et à l'issue duquel, en juin 2006, la tutelle aura brandi une directive, voire une injonction : «L'attention est attirée sur l'organisation de campagnes de circoncision en dehors des structures hospitalières, des pratiques qui ont des effets graves sur les enfants. En conséquence, toute circoncision doit être prise en charge dans un établissement hospitalier ou privé où doivent être réunies toutes les conditions de sécurité pour sa réussite chirurgicale.» «Ces mesures ont mis fin à l'anarchie qui prévalait et il aura fallu des incidents pour que le ministère exige des blocs opératoires et donne un caractère chirurgical à la circoncision. Ceux qui pratiquent ce genre d'opération en dehors des critères arrêtés par la réglementation subiront de lourdes sanctions», a averti la DSP. Ainsi toute campagne de circoncision, fut-elle caritative, doit se faire dans le respect de la loi. Ces dernières années, les parents sont plus regardants quant à la santé de leur progéniture depuis le drame survenu il y a quelques années. Et ceux qui s'aventurent à circoncire leurs enfants dans des endroits pour le moins «traditionnels» sans tenir compte des paramètres médicaux prendraient à eux seuls leurs responsabilités. Ces nouvelles mesures limitent le nombre d'enfants circoncis par jour. Pas plus de cinq actes par jour pour éviter les erreurs du passé. La fatigue pourrait engendrer des gestes imprécis, diront les spécialistes chirurgiens. Soit une restriction à caractère préventif. Constantine semble avoir été vaccinée pour s'aventurer dans d'autres circoncisions de masse sans passer par l'aval de la DSP ou faire fi de la présence de chirurgiens. Pour ce dernier point, il faut souligner que le staff médical destiné à cette campagne avoisine les 40, entre paramédicaux et chirurgiens. Une couverture suffisante étant donné la répartition et la programmation des enfants sur les différents centres.