Sauf retournement de dernière minute, le sélectionneur, Vahid Halilhodzic, quittera la barre technique des Verts après la Coupe du monde 2014. C'est un secret de Polichinelle. Le sujet a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours. Le suspense entretenu par les deux parties (FAF-Halilhodzic), sur le maintien ou le départ du coach bosnien, ne remue pas les foules. La première ne paraît pas trop pressée de conclure une prolongation du contrat du technicien qui a qualifié l'Algérie à la Coupe du monde. Les rounds de négociations annoncés via la presse tardent à se concrétiser. A priori, la fédération ne semble pas pressée de les entamer. Pourtant, il était question au lendemain de la qualification de vite se retrouver autour d'une table pour régler ce dossier. Rendez-vous a été pris à Costa Do Sauipe pour qu'en marge du tirage au sort, ce dossier soit réglé. Il n'en a rien été. Pis encore, selon quelques indiscrétions les concernés ne seraient plus sur la même longueur d'onde... malgré les propos, les déclarations et les interviews des uns et des autres qui clament que tout baigne. Cette image d'Epinal que les deux camps se renvoient est tout, sauf vraie. Vahid Halilhodzic distille à doses homéopathiques des informations qui l'envoient un jour en Europe et un autre du côté du petit mais néanmoins riche émirat du Qatar. Cela est assimilé à de la surenchère. Des observateurs indiquent que la Fédération ne veut pas entendre parler de la moindre revalorisation du salaire du coach, malgré la qualification des Verts à laquelle il a grandement contribué. L'autre argument qui plaide en faveur de cette voie est contenu dans le contrat qui lie les deux parties. Elles se sont engagées, en juin 2011, sur un contrat qui fixait comme objectif la qualification à la Coupe du monde 2014 (et bien sûr une performance à la CAN 2013). Pas une ligne de plus. Il n'est nulle part souligné sur le document (contrat) qu'en cas de concrétisation de l'objectif assigné, le Bosnien bénéficierait automatiquement d'une prolongation de contrat et d'une revalorisation du salaire. La seule garantie en béton que détient Vahid Halilhodzic, c'est que c'est lui qui dirigera les Verts en Coupe du monde 2014. Ainsi, il ne vivra pas les affres qu'il a connues avec les clubs d'Arabie Saoudite, de Côte d'Ivoire et le Dynamo Zagreb. A trois reprises, il a été renvoyé sans aller au bout de son contrat. Ces trois (malheureuses) expériences restent un cauchemar pour le Bosnien, même s'il prend un soin particulier à éviter de remuer le couteau dans la plaie. Il vit avec cette appréhension de recevoir un coup de fil ou un document lui annonçant sa fin de mission à quelques encablures de la grande fête du football. Dans le contexte actuel, la Fédération n'a pas intérêt à le débarquer avant le Mondial. L'opinion publique ne comprendrait pas et n'admettrait pas une telle décision. Le Bosnien jouit d'une grande sympathie et du soutien de beaucoup d'Algériens. Donc, même si la Fédération caressait le «rêve» de le débarquer avant l'été, elle ne le ferait pas. Le limogeage de Vahid, avant la Coupe du monde, combiné à une Coupe du monde ratée condamnerait ceux qui s'amuseraient à jouer avec le feu. Cette situation est loin d'être inédite. En 2010, avant la Coupe du monde en Afrique du Sud, la même situation avait prévalu. Que de fois le renvoi de Rabah Saâdane avait été évoqué en coulisses sans qu'il ne se concrétise avant le retour au pays et une modeste participation à la Coupe du monde. Quelles sont dures à retenir les leçons, en Algérie !