Arpentant cette bourgade littorale sur le boulevard Emir Khaled (ex-Pitolet), le quidam découvre l'ouvrage d'une vingtaine de mètres de hauteur réalisé en 1897 et qui parcourt le nord de la commune sur quelque 2 km. Un véritable chef-d'œuvre surmonté d'une rambarde au-dessus de laquelle une nuée de pêcheurs à la ligne taquinent le poisson qui échappe aux mailles des filets jetés à une ou deux encablures du rivage. Qu'il pleuve ou qu'il vente, ils sont toujours là. Mais cette cité qui a les pieds dans l'eau demeure pauvre en matière d'équipements publics. Plus, l'ex-Saint-Eugène, qui fait partie des premières communes créées à l'époque coloniale (à la fin du XIXe siècle), fait face au danger auquel sont exposées les 150 bâtisses qui menacent ruine, révèle le premier magistrat de la commune, Nacereddine Zaâter, d'obédience FLN. Dotée d'un budget communal peu conséquent et faute d'assiette foncière, vu la superficie qui ne dépasse pas 3,2 km2, la cité pâtit d'un manque criant d'infrastructures pour ses 51 000 habitants. Ce qui attire l'attention est que le centre de formation des petits métiers, près du stade, a baissé rideau, la bibliothèque est inexploitée, nombre de locaux cadenassés et des terrains assez spacieux, comme celui de l'ex-DNC, sont vides… Cela étant, le talon d'Achille de l'exécutif est le budget communal, acte fondamental de la gestion communale. «Nous disposons pour l'exercice en cours d'une recette budgétaire d'origine fiscale de 65,8 millions de dinars, dont 70% représentent la masse salariale», fait savoir le premier responsable de l'exécutif, qui précise que «les dépenses de fonctionnement sont puisées des impôts locaux, permettant de faire face aux tâches des services municipaux tout au long de l'année». Maigre pitance qui, semble-t-il, s'explique notamment par le non-épuisement du budget communal primitif des exercices précédents, ajouté à la non-perception des recettes qui proviennent essentiellement des impôts payés par certaines entreprises, comme la Seaal et Sonelgaz domiciliées dans la commune de Bologhine. «Concernant le Plan communal de développement, nous tablons sur les ressources financières affectées par les pouvoirs publics», poursuit notre interlocuteur. Et d'enchaîner sur les projets que l'exécutif entend inscrire, au titre de l'année 2014, dans le cadre sectoriel de développement. Hormis les travaux qui portent sur l'aménagement de la voirie, l'éclairage public et le bitumage touchant certaines zones, la municipalité compte réactiver un projet en instance, à savoir l'opération de transformation de l'ex-chapelle située dans le centre-ville en médiathèque, dont les travaux effectués en 2002 avaient englouti des centaines de millions de centimes sans qu'elle ait pu voir le jour. «La réalisation de cet établissement mobilisera cette fois-ci, selon M. Zaâter, quelque 60 millions de dinars consacrés aux travaux qui seront opérés en deux tranches avec la dotation d'un parking en sous-sol». Située sur le front de mer, la pouponnière, qui relève de l'Epic de wilaya Presco, est occupée par trois familles. «La structure fait l'objet de travaux entrepris depuis presqu'une année par le maître d'œuvre l'Ecotrabeo, mais depuis quelque temps, le chantier est à l'arrêt pour des raisons que j'ignore», renseigne le P/APC. Façade maritime, Bologhine tourne-t-elle le dos à la mer ? Y a-t-il des projets inscrits dans la commune dans le cadre des projets restructurants de la baie d'Alger ? Car le long du boulevard Emir Khaled, essaimé par 11 plages, dont seulement trois sont autorisées à la baignade, il est des espaces en promontoire «mis en jachère» et qui peuvent toutefois servir de terrasses, notamment du côté des lieudits la Poudrière, l'Olivier et le Parc-aux-huîtres. «Nous envisageons d'inscrire au niveau des pouvoirs publics un projet de construction d'un hôtel dans un des endroits sus-indiqués», indique-t-il, tout en appuyant d'autres propositions relatives aux équipements publics qui œuvrent pour le développement de la collectivité de cette zone côtière, comme la réalisation d'une piscine open air ou d'un port de pêche et de plaisance. Aussi, «le secteur de l'hydraulique a en charge le programme d'assainissement du littoral algérois. Il réalisera, en 2015, la canalisation d'acheminement des eaux usées, entre Raïs Hamidou et R'mila», dit-il.