Le taux de raccordement au réseau du gaz naturel n'est que de 38% dans la wilaya de Boumerdès. Plus de la moitié de la population de la wilaya de Boumerdès ne profite pas des bienfaits du gaz naturel. Les statistiques établies récemment par Sonelgaz, font état de huit communes sur les 32 que compte la wilaya, qui ne sont pas encore raccordées au réseau d'alimentation en gaz naturel. Il s'agit d'Afir, Ammal, Ouled Aïssa, Légata, Timezrit, Taourga, Kaddara et Kharrouba. Cela en sus de plusieurs autres agglomérations et de cités d'habitation, dont la plupart sont situées non loin des centres urbains. Les habitants de ces localités se chauffent, à ce jour encore, à l'aide de bonbonnes de gaz butane, dont la disponibilité n'est parfois pas garantie, notamment en période hivernale. Les souffrances endurées lors de la tempête de neige de février 2012 demeurent toujours vivaces dans leur esprit. D'aucuns se rappellent des bousculades, des longues chaînes et des nuits passées devant les stations Naftal pour acquérir une hypothétique bonbonne pour pouvoir faire face pour un temps aux aléas du froid. Afin d'éviter un tel scénario à l'avenir, de nombreux projets de raccordement desdites localités au réseau de gaz ont été inscrits par les autorités. Mais la plupart d'entre eux restent toujours au stade d'études, comme c'est le cas de ceux de Timezrite, Ammal et Afir, qui culminent sur plus de 600 m d'altitude. Ces retards sont dus, selon nos sources, à la rigidité des cahiers des charges établis par le maître de l'ouvrage ainsi qu'aux oppositions exprimées par certains propriétaires terriens. On a appris également que de nombreux appels d'offres sont déclarés infructueux en raison du manque d'entreprises performantes dans le domaine. Aujourd'hui, le taux de raccordement au réseau de gaz au niveau de la wilaya est estimé à 38%. Les autorités locales tablent sur un taux de 56% à la fin 2014 et 65% à fin 2015, aux termes des travaux de réalisation des conduites qui alimenteront Taouraga, Keddara et Kharrouba. Les efforts consentis par l'Etat durant ces dernières années ont permis d'augmenter le nombre de clients de Sonelgaz de 3.076 en 2008 à 59.575 en octobre dernier. La longueur du réseau a atteint 920 km après avoir été de 574 km il y a cinq ans. Malgré cela, beaucoup reste à faire dans le domaine, surtout lorsqu'on sait que le problème d'absence du gaz naturel se pose même au niveau des grands centres urbains, comme c'est le cas dans les localités secondaires de Bordj Menaïel, Issers, Boumerdès, Khemis El Khechna. La Sonelgaz précise que 13 municipalités sont faiblement desservies en ce combustible à l'échelle de la wilaya. À Cap Djenet, seuls 158 foyers sont raccordés. À Boudouaou El Bahri, une commune, pourtant située à la limite territoriale de la capitale, on n'en a recensé que 287 foyers qui s'en passent des bonbonnes de gaz, à Benchoud (423), Larbaatache (526), Souk El Had (587), etc. Dans la commune du chef-lieu de wilaya, au moins quatre agglomérations, dont Sahel, D'hous et Boukaroucha, en sont encore alimentées par les camions ambulants. A souligner que les retards mis pour le raccordement de certaines cités d'habitation aux réseaux du gaz et de l'AEP sont à l'origine du blocage de nombreux projets d'amélioration urbaine.