L'Algérie compte bien mettre en œuvre sa nouvelle stratégie économique pour ne plus être dépendante des hydrocarbures dont l'exportation a baissé en raison de la crise financière mondiale. Un message clair que le directeur de la promotion et des investissements, M. Benhamdine, a tenu à communiquer hier à l'occasion d'une rencontre avec les hommes d'affaires allemands en visite à Alger, avec, à leur tête, Katija Hessel, membre du gouvernement bavarois et ministre déléguée de l'Economie, l'Infrastructure, le Transport et la Technologie. «L'Algérie ne veut plus être prisonnière des hydrocarbures. Pour cela, nous avons besoin d'un partenariat stratégique basé sur le transfert du savoir-faire et de la technologie», explique-t-il. Or, l'Allemagne, quatrième partenaire économique de l'Algérie, estime-t-il, s'y connait dans ce domaine. «L'objectif des nouvelles mesures de la loi de finances est de forcer en quelque sorte la main aux entreprises étrangères mais également nationales à collaborer ensemble pour concrétiser notre stratégie, en partageant évidemment les risques et en fournissant un financement local. Les entreprises nationales ont tout à gagner puisque, grâce aux partenariats, elles acquièrent le savoir-faire et la maîtrise technologique qui leur font défaut. Les entreprises allemandes ont beaucoup à nous offrir dans ce domaine et que nous invitons à participer au développement actuel des infrastructures qui se poursuit jusqu'à 2013. D'autant plus que c'est nous qui choisissons les secteurs à développer. Ce qui nous intéresse, c'est que le slogan de «made in Algeria» évolue aux côtés du «made in Baveria», souligne-t-il. A ce propos, des hommes d'affaires allemands ont relevé les conséquences de certaines mesures de la LFC 2009, qui, selon eux, peuvent constituer un obstacle pour les investissements étrangers. Des mesures qui, soutient de son côté la ministre déléguée de la Bavière, rendent les opérations de l'exportation et de l'importation «complexes avec des lenteurs de procédures». Mais le représentant du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements se montre rassurant en insistant sur le fait que les grandes entreprises internationales ne peuvent que se réjouir de partager les risques avec les entreprises nationales. Toutefois, il est vrai, reconnaît-il, que ces mesures peuvent rendre difficile le partenariat avec les entreprises PME-PMI et familiales qui se construisent surtout sur des relations personnalisées. «Certes, notre nouvelle stratégie a été annoncée d'une façon un peu brutale et nous avons un peu failli dans la communication. Mais c'est là notre réaction face à la crise financière, de même que les pays du monde entier qui ont été obligés de recentrer leurs activités économiques». Pour sa part, Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, assure que les entreprises allemandes sont prêtes à collaborer pour répondre aux besoins de l'Algérie en matière de transfert de technologie et de savoir-faire. «Nous avons pu identifier des partenaires potentiels algériens qui vont entamer des discussions concrètes sur l'éventuelle conclusion de partenariat», affirme-t-il en précisant que durant les 09 premiers mois de 2009, les exportations allemandes vers l'Algérie ont augmenté de 19% à la hauteur de 2,044 milliards de dollars tandis que les importations allemandes en Algérie ont augmenté de 75% à la hauteur de 1,7 milliard d'euro en 2008. Les hommes d'affaires allemands proposent entre autres d'investir dans des secteurs qui sont à développer en Algérie ou encore inexistants, dans le domaine des énergies renouvelables notamment et la gestion des déchets pour la production de l'énergie ainsi que dans le domaine de la construction avec la réalisation, entre autres, des maisons bon marché. Les entreprises algériennes sont conviées à se rendre en Allemagne pour participer à des salons internationaux et à profiter du savoir-faire que les Germaniques mettent à leur disposition.