Il s'en est fallu de peu pour en venir aux mains hier lors de l'assemblée générale des enseignants de Constantine. Ces derniers ont pu tout de même gérer la situation et « chasser » les éléments du CNES qui s'inscrivent désormais en faux contre le mouvement qui a décidé mercredi de poursuivre de la grève. La fracture est ainsi consommée avec le syndicat qui a fomenté la grève, mais sans ébranler d'un pouce les enseignants qui lui en veulent d'avoir abandonné le mouvement. La journée a été très longue hier à l'université de Constantine et chargée pour les enseignants grévistes qui, malgré tout, ont réussi le gel des examens et la poursuite de la grève pour la troisième semaine consécutive. Une journée qui a commencé par des intimidations et des agressions à l'encontre des enseignants, de la part de certains agents de la sécurité instruits par l'administration pour empêcher les grévistes d'accéder aux amphithéâtres. Plusieurs cas ont été signalés au département des langues, aux campus de Djenan Ezzitoun et celui de Ali Mendjeli. Certains grévistes ont même reçu des mises en demeure par voie postale leur intimant l'ordre de rejoindre leur poste. Par ailleurs, devant la réalité du débrayage, l'administration s'est résignée à fermer l'accès aux blocs pédagogiques, alors que d'autres gestes qui frisent le ridicule ont été signalés notamment à Ali Mendjeli où l'administration a choisi d'organiser coûte que coûte un examen en employant des agents de sécurité. La pression était telle qu'on n'a pas pu empêcher des dérapages verbaux et même physiques. L'agression dans la matinée d'un étudiant par un agent de la sécurité au campus Tidjani Haddam a obligé le recteur à présenter ses excuses aux étudiants qui ont manifesté devant la tour du rectorat. Devant l'insistance d'une foule incontrôlable rassemblée dans l'auditorium, le recteur a dû, ensuite, annoncer le report des examens jusqu'à lundi, en présence des responsables du CNES qui ont confirmé cette volonté. Les étudiants, désormais impliqués dans la situation, ont refusé d'avaler la promesse et demandé à s'expliquer avec les enseignants grévistes.