L'ouverture du Festival national culturel de la musique et la chanson amazighes (FNCMCA) a été marquée par des sonorités et des résonances ancestrales en l'honneur des Touareg de la capitale de l'Ahaggar, Tamanrasset. En présence des autorités locales et d'une constellation d'artistes ayant pris part à cette manifestation culturelle, le coup d'envoi de la 6e édition de ce festival a été donné samedi, à partir du théâtre communal, sous le rythme des percussions du tindé, des récitals de l'imzad et du chant ensorcelants du groupe Aliouen de Tazrouk. Dans son allocution d'ouverture, le commissaire du festival, Karim Arib, a d'emblée expliqué que ce rendez-vous culturel, qui s'étalera du 20 au 26 décembre, «n'est qu'un prolongement des festivals locaux destinés à la promotion des jeunes talents et, par ricochet, pérenniser la culture amazighe». Pour l'édition 2013, le commissariat du festival a axé son programme sur trois volets principaux. Au menu des activités sont prévus des concours permettant de découvrir les jeunes artistes, des concerts et expositions artistiques et, enfin, des journées d'étude portant essentiellement sur la structure sociale dans la région des Aurès et son influence sur la chanson, la dimension de la chanson chaouie et l'harmonie de l'espace musique et poésie dans la société kabyle. «Cette année, on a beaucoup travaillé sur la logistique et l'organisation. Pour rappel, le concours des jeunes talents se déroulait lors des premières éditions du festival à la maison de la culture, contrairement à l'année dernière où on l'avait organisé au théâtre communal. Et c'était le secret de sa réussite. Cette année, ça va être beaucoup mieux compte tenu des moyens mis en place», se targue M. Arib. Et d'ajouter : «On a voulu mettre le paquet sur le plan technique afin d'attirer la population de Tamanrasset ainsi que les visiteurs venus des quatre coins du pays vers la grande esplanade du 1er Novembre où sont organisés les concerts et les soirées artistiques animés par les grandes stars de la chanson et la musique amazighes.» M. Arib a fait remarquer que plus de 1000 nouveaux sièges ont été acquis avec pour but d'assurer le confort aux familles. Pour ce qui est de la qualité du son, le commissaire du festival précisera qu'«à 90 mètres de la scène, on arrive à maintenir la même intensité acoustique à l'effet de mettre tous les spectateurs dans la même ambiance». Pour sa part, le représentant du ministère de la Culture, en revenant sur le classement de l'imzad par l'Unesco en tant que patrimoine international, a mis en exergue l'importance de cette manifestation qui s'inscrit dans la perspective de préserver le patrimoine culturel national et d'encourager l'esprit d'initiative et de créativité chez nos artistes qui se rencontrent à l'occasion pour l'échange de connaissance et d'expérience. Comme à l'accoutumée, la cérémonie d'ouverture du festival a également été une occasion pour rendre hommage aux artistes de la musique et la chanson amazighes. Dans une ambiance joviale, Adel Mzab de Ghardaïa, Karim Abranis de Kabylie, Massinissa des Aurès et N'Gazou de Tamanrasset ont été ainsi honorés. Le vocaliste du célèbre groupe les Abranis, Karim, nous confie dans un message plein d'émotion : «C'est déjà un honneur de participer à ce festival. Grand merci aux autorités culturelles locales pour cet hommage coïncidant avec le 40e anniversaire de la création de notre groupe. C'est toujours un plaisir d'échanger les idées avec d'autres formes musicales. Chaque région a son propre style, et c'est bien que l'on se rencontre pour se connaître davantage et du coup se perfectionner.» Pour la perle des Aurès, Massinissa, cet hommage reste une forme d'encouragement dont manque tout artiste algérien pour s'épanouir encore davantage. Notons que la soirée inaugurale a été animée par le chantre kabyle, Boualem Boukassem, le groupe Ithrène M'zab, Massinissa et le groupe Imzad. En dépit du temps glacial, une foule nombreuse s'est ruée vers l'agora du 1er Novembre, devenue peu après le début des concerts un véritable temple de défoulement- et de déchaînement.