Le Festival culturel annuel de la musique et de la chanson amazighes (Fcamca) est, par conséquent, une façon de rendre hommage à tous les militants de la langue amazighe et l'identité algérienne», a souligné Karim Arib, directeur de la culture et commissaire du Fcamca. L'animateur des soirées de la manifestation, Abdelkader Gouiche, l'un des petits-fils de cheikh Hamad, le roi de la chanson bedouie, a maintes fois honoré la mémoire de Slimane Azem, cheikh El Hasnaoui, Matoub Lounès, Katchou, entre autres. La cinquième édition de ce festival a été clôturée en apothéose dans la ville de Tamanrasset qui a vibré, une semaine durant, aux rythmes de l'animation artistique des différentes variantes de la culture berbère. La dernière soirée de cet événement fut grandiose, d'autant plus que les artistes programmés pour «couronner» cette édition se sont produits devant une assistance nombreuse. Cette dernière s'en est donnée à cœur joie, notamment avec le passage du chanteur chaoui, Massinissa, qui a subjugué le public. Il a interprété plusieurs de ses succès. Ce furent des moments d'un spectacle intense, tonique, coloré et qui ont fait danser une assistance bigarrée. Une belle cure de bonne humeur. Lahwa u adrar (Le vent des montagnes), Thiziri (Clair de lune) et Imazighen sont, entre autres, les textes qui ont emporté l'assistance dans une atmosphère de joie et de bonheur, jusqu'à tard le soir. «C'est un spectacle très rythmé. Nous avons vraiment passé une excellente soirée dans une ambiance formidable», ont apprécié des jeunes présents au spectacle de Massinissa. Toujours dans le style chaoui, qui était l'invité d'honneur de la cinquième édition du Festival de Tamanrasset, la chanteuse Souad a, elle aussi, marqué son déplacement dans la capitale de l'Ahaggar par une bonne prestation, puisqu'elle a fasciné le public par sa musique et ses chants extraordinaires. Ses chansons puisées dans les tréfonds du terroir de la culture chaouie et interprétées d'une voix sublime ont donné une image extraordinaire à la manifestation. Durant la même soirée, le groupe Ithrane n'Ahaggar s'est produit également pour clôturer l'événement. Ces artistes au talent extraordinaire ont donné, eux aussi, un spectacle qui a été beaucoup apprécié par les spectateurs. Par ailleurs, rappelons que durant le festival, la population de la ville de Tamanrasset a eu droit à des galas multicolores animés par des artistes à la notoriété bien établie. La diva de chanson kabyle, Nouara, a, de sa voix pure et cristalline, enchanté ses fans, mercredi. Durant la même soirée, Akli Yahiatène a également donné un concert, ainsi que le groupe moderne des Aurès «Ithrane», le chanteur kabyle Akli D. et l'orchestre traditionnel des Touareg qui ont fait un véritable tabac lors de leur passage mardi dernier. Enfin, rappelons que le Premier prix de la cinquième édition du Festival de la musique et de la chanson amazighes a été remporté par le groupe «Ichaouiyen» de Khenchela. La deuxième place de ce festival est revenue au chanteur Abaz Mohamed de la wilaya de Ouargla, tandis que la troupe Awal de Béni Ouartilane de Sétif s'est adjugée la troisième marche de ce concours, alors que le prix Mention spéciale du jury a été attribué au musicien targui Badi M'Barek, de In Guezzam. Le jury de ce concours qui a regroupé une quinzaine de groupes artistiques venus de Kabylie, des Aurès, du M'zab et du Hoggar, était composé, entre autres, de Amara Yazid et Kamel Hammadi. Par ailleurs, Karim Arib, directeur de la culture et commissaire du Fcamca, a déclaré : «On ne peut pas parler de la chanson amazighe sans cette langue qui représente toute une identité et toute une culture. Je pense que l'élément essentiel dans ce festival est la langue, et si on est arrivé aujourd'hui en Algérie à assister à ce genre de manifestation, c'est parce que notre pays s'est finalement réconcilié avec lui-même et avec son identité.»