Depuis plusieurs jours, le phénomène du brouillard marque le quotidien des Constantinois, sans manquer de causer des désagréments souvent très sérieux, surtout pour les passagers de la compagnie d'Air Algérie confrontés aux longues attentes à cause des vols perturbés en partance ou à destination de l'aéroport Mohamed Boudiaf. «Effectivement, nous connaissons ces derniers jours un phénomène pour le moins exceptionnel de par sa persistance. Toutefois, ceci ne constitue pas pour nous un fait rarissime, notamment en cette saison hivernale, mais il est un fait avéré qu'en pareilles circonstances nous sommes dans l'obligation d'annuler tout vol dans le seul but d'éviter des catastrophes, par respect des consignes de sécurité», nous a déclaré, hier, Badreddine Meghzili, directeur régional d'Air Algérie. Concernant la prise en charge des voyageurs venus des autres wilayas, attendant un hypothétique vol dans des conditions pitoyables, notre interlocuteur nous a appris que la compagnie d'Air Algérie prévoit dans ces cas de figure la restauration et l'hébergement. «Nous prévoyons d'autres formules de compensation lors de ces perturbations, notamment le rerouting, qui permet à nos clients d'emprunter une autre aérogare pour leur destination finale. D'ailleurs, le coût approximatif de ces perturbations est estimé à 1,5 million de dinars», a-t-il précisé. Des dispositions qui restent méconnues du public, livré à lui-même et souvent méprisé, à cause d'un grand déficit en communication que notre interlocuteur reconnaît. Ce qui peut générer des situations calamiteuses, surtout si celle engendrée par le phénomène du brouillard persiste durant les prochains jours, comme cela nous a été indiqué hier par les services de la météo de Constantine. TAUX D'HUMIDITE INHABITUELS «Il faut savoir que nous enregistrons depuis plusieurs jours des passages de brouillard à Constantine en raison de la réunion de quatre facteurs essentiels favorisant la survenue de ce phénomène, c'est-à-dire un taux d'humidité dépassant 95%, une pression atmosphérique, une température constante et un vent faible», nous a expliqué Bassem Chelli, ingénieur en prévisions à la station météo de Constantine. Ce dernier précisera que la persistance d'un anticyclone sur la région pendant plusieurs jours, bloquant ainsi l'arrivée des pluies, a également fait durer cette situation. Interrogé sur un éventuel impact du barrage de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila, situé à une cinquantaine de kilomètres de Constantine, sur cette situation, notre interlocuteur nous dira que c'est aussi une probabilité à prendre en considération, mais qu'il faudrait toutefois confirmer par des explications scientifiques. «Nous avons installé, il y a trois ans, une station météo au niveau du barrage Beni Haroun pour collecter toutes les données climatiques ; mais il nous faudra au minimum cinq ans pour avoir des données statistiques fiables qui nous permettront de conclure les effets du barrage sur le phénomène du brouillard à Constantine», a-t-il conclu.