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L'argent des émigrés
Les transferts de devises, histoire d'un gaspillage
Publié dans El Watan le 05 - 06 - 2006

Chaque année, la diaspora algérienne envoie, de manière formelle ou informelle, d'importantes sommes d'argent au "bled". Cet argent contribue-t-il réellement à l'économie nationale ? Au pays de "l'économie de la valise", selon les termes mêmes d'une étude de l'Organisation internationale du travail, l'argent ne va jamais là où il faut...
Un véritable gâchis ! " L'argent transféré par les immigrés algériens représente, aux yeux de nombreuses banques internationales, des sommes perdues à jamais. Si elle transitait par les circuits bancaires classiques, cette manne financière pourrait constituer pour l'Algérie, selon les experts, une source de développement considérable. Une étude réalisée par la Banque européenne d'investissement (BEI) souligne le " gaspillage " généré par ces transferts de fonds. Alors que le total des transferts de l'étranger vers l'Algérie était estimé à 1.5 milliard d'euros en 2003, très peu d'argent a été utilisé dans un investissement productif. Parmi les pays ayant une importante communauté à l'étranger, l'Algérie n'est pas le plus mauvais élève. Moins de 10% des fonds rapatriés en Afrique du Nord et au Proche-Orient sont consacrés à l'investissement, déplore la BEI. Pourtant, les sommes transférées ne sont pas maigres. La communauté d'Afrique du Nord et du Proche-Orient installée dans l'Union européenne envoie, chaque année, quelque 13 milliards d'euros "au pays". Soit l'équivalent de 2% à 20% du PIB des pays récipiendaires, et trois fois plus que l'aide publique au développement dont ils bénéficient. Sur 10 ans, note le rapport sur les migrations et le développement au Maghreb central (OIT), la moyenne des transferts est de l'ordre de 785 $ pour la Tunisie, 1.066 $ pour l'Algérie, et 1900 $ pour le Maroc. Notre voisin marocain est le pays qui a, ainsi, su tirer son épingle du jeu. Il est classé quatrième parmi les pays ayant le plus important volume global des transferts de revenus, et deuxième après le Liban si l'on rapporte les transferts des expatriés à la taille de la population émettrice. Cette manne est, d'après l'étude de l'OIT, d'un apport vital pour l'économie nationale marocaine. Elle a constitué en 2003 la principale ressource en devises, dépassant les recettes du tourisme (30.881 milliards de dirhams) alors qu'elle ne représentait que la moitié de ces recettes en 1971. Elle dépasse l'ensemble des investissements et prêts privés étrangers au Maroc (23,9 milliards de dirhams). Elle a également constitué la principale recette des transactions courantes de la balance des paiements, couvrant près de 67% du déficit commercial (52.182 milliards de dirhams). Quand pourra-t-on, nous aussi, utiliser à bon escient l'argent des immigrés ? Au vu des remarques établies dans le rapport de l'OIT, l'on risque d'attendre encore longtemps. Alors que les transferts constituaient l'unique source de devises dans les années 1960, avant la nationalisation des hydrocarbures, ils ne représentent aujourd'hui que 1,3% du PIB du pays. L'informel a complètement déstructuré le circuit. " Bien que difficiles à évaluer, les transferts en nature sont très importants dans un pays comme l'Algérie où le commerce de la valise reste le canal essentiel ", notent les rédacteurs du rapport de l'OIT. De nombreux problèmes parasitent les circuits légaux : les coûts des transferts en Algérie restent très chers et les délais des banques publiques sont trop longs (2 à 5 jours à la Banque nationale algérienne, BNA, alors que le transfert est instantané chez Western Union). Autre constat : nos banques ne cherchent même plus à drainer l'épargne de la diaspora. Que l'on se rassure, l'informel n'est pas propre à l'Algérie. Un rapport de la Banque mondiale a révélé que " d'importantes sommes se déplacent par le biais de canaux illégaux parce que de nombreux immigrants, particulièrement les immigrants clandestins, n'ont pas accès ou ne comprennent pas le fonctionnement des institutions financières du pays d'accueil, ou ne souhaitent pas payer des frais de transfert souvent exorbitants... 13 à 20%, un désavantage évident pour le recours aux canaux légaux ". Et l'Etat dans tout ça, pourrait-on s'interroger. Le rapport de l'OIT précise, à ce propos, que " l'action de l'Etat algérien s'est limitée aux déclarations d'intention et à des projets sans lendemain en laissant, de la sorte, le champ libre à la multiplication de transferts en nature et au change parallèle". La répartition de ces transferts par pays reflète, par ailleurs, l'importance de la communauté immigrée dans les différents pays d'accueil. En effet, 96,25% des fonds transférés en Algérie proviennent de France. Pour les Tunisiens, en 2004, 90,5% des transferts proviennent d'Europe dont plus de la moitié de France, puis de l'Allemagne et de l'Italie. Pour le Maroc, aussi, l'Europe est prépondérante avec 91% des transferts, mais une concentration moindre pour la France (44,5%) suivie par l'Italie et l'Espagne. Où va donc tout cet argent ? Selon une enquête conduite par le bureau Ecorys, l'essentiel des transferts de paiements vise à financer des dépenses de consommation en Algérie. L'achat d'une voiture figure en bonne place tandis que la construction d'un logement domine la case des investissements. Beaucoup d'Algériens coulent ainsi une vie paisible grâce aux devises...

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