Depuis sa mise en service au mois de novembre dernier, l'ouvrage est à l'origine de désagréments indescriptibles pour les riverains et les usagers de la route. Après plus de douze mois de travaux, marqués par la fermeture d'un carrefour urbain connu par une activité intense et un trafic routier particulièrement dense, avec tous les désagréments vécus au quotidien, la trémie de la cité Daksi Abdeslem, tant attendue par les usagers du boulevard de l'ALN, vers Ziadia et Djebel Ouahch, ainsi que des passages menant vers Sidi Mabrouk, s'est avérée un fiasco qui a coûté 350 millions de dinars au contribuable. Depuis le début du mois de novembre dernier, date dé réception de l'ouvrage, les habitants des quartiers de la partie nord de la ville ne cessent de dénoncer une situation cauchemardesque qu'ils endurent chaque jour. «C'est une nouvelle crise de la circulation faite de bouchons interminables presque toute la journée avec une intensité indescriptible aux heures de pointe, ce qui nous cause d'énormes ennuis à la sortie ou à l'entrée de nos quartiers», déplorent des riverains de la cité Daksi. Un passage par les lieux confirme que les concepteurs de la trémie n'ont pas pris en considération le flux important de bus qui passent par le rond-point dit Brazilia, et qui stationnent pendant de longs moments avant de repartir. «La circulation sur les deux cotés de la trémie juste devant les arrêts de bus est devenue impossible pour ceux qui désirent rejoindre Sidi Mabrouk ou le boulevard Benbaâtouche, car la chaussée est trop encombrée ; il fallait penser à dégager un vaste espace pour l'arrêt de bus», déclare un automobiliste qui ne manque pas de regretter l'anarchie totale imposée par les conducteurs de bus qui agissent en toute impunité sur un terrain conquis. Ce point noir ne sera soulevé que bien plus tard par les responsables de la commission de circulation de l'APC de Constantine, lors d'une sortie sur site. Cette dernière ne fera que proposer des aménagements qui demeurent encore à l'état d'étude. Aussi bien pour ceux qui empruntent le tunnel de la trémie que ceux qui viennent d'El Gammas, de Daksi ou du boulevard Benbaâtouche, les bouchons commencent dès l'entrée de la trémie et se prolongent jusqu'au rond-point de la cité des Frères Abbes, plus connue par Oued El Had, sur des centaines de mètres. Non-respect des normes Selon des spécialistes en travaux publics, cette situation est le résultat d'une mauvaise réalisation et gestion de ce projet. Ils affirment que plusieurs normes n'ont pas été respectées dans cet ouvrage, notamment dans la partie nord en allant vers Oued El Had où les passages sont exceptionnellement étroits. «Les trottoirs sont plus larges que la voirie où se trouvent des arrêts de bus alors que le rond-point occupe des espaces étendus, ce qui oblige les automobilistes de faire de grandes cercles», ont-ils dit. Il faut noter également que l'encombrement engendré à proximité de la trémie de Daksi est le résultat du stationnement anarchique sur la chaussée, notamment du côté des bazars de Oued El Had. «Il faut dire que beaucoup reste à faire en matière de respect du code de la route en l'absence d'agents de l'ordre sur les lieux, car de nombreux conducteurs de véhicules utilitaires et de bus n'hésitent pas à griller les panneaux d'interdiction pour faire un raccourci par Daksi afin de rejoindre le boulevard Benbatouche ; en somme c'est la grande pagaille», déplore un automobiliste. Enfin, la trémie de Daksi a engendré également de nombreux soucis pour les piétons. Faute de passages aménagés, il est difficile de traverser la route sans mettre sa vie en danger. D'ailleurs, plusieurs accidents, dont certains mortels, ont été enregistrés en l'espace de deux mois seulement. Pour rappel, cette trémie a été réceptionnée au mois de novembre dernier après 15 mois de réalisation par l'entreprise nationale des grands ouvrages d'art (ENGOA) sous l'égide de la direction des travaux publics, avec une enveloppe financière de 350 millions de dinars dans le but d'assurer une fluidité de la circulation, mais elle a fini par créer des «bouchons» endémiques.