Un regroupement régional touchant quatorze wilayas du centre du pays pour la conception et l'organisation de l'habitat a eu lieu à Blida en présence du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme au niveau du Centre de formation administrative. Cette première rencontre se veut une vulgarisation des instructions relatives aux prescriptions en matière de conception des ensembles d'habitat et de la conception et l'organisation du logement dans le monde rural ainsi que la maîtrise d'œuvre. Le wali de Blida dira dans sa courte allocution de bienvenue qu'« il est nécessaire d'adapter le logement rural à nos valeurs et aider le paysan de telle sorte qu'il ne quitte pas sa région ». Pour M. Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, la question est de savoir comment prendre en charge l'aspect extérieur du logement et la manière de l'améliorer. Il invité les présents venus de plus de dix wilayas à écouter les allocutions afin de poser les questions qui les préoccupent. « Combien de fois avons-nous à déplorer les façades, les retombées de portes, les volets d'escaliers. Nous avons besoin des architectes, de leur collaboration et de leurs suggestions », a-t-il dit. M. Naït Saâda, directeur de l'architecture et de l'urbanisme, a mis l'accent sur l'expression « unités d'habitat » et non « logements » en précisant que chaque unité d'habitation doit avoir un nom et une architecture. Il faut, selon lui, personnaliser le type d'habitation et circonscrire tout espace avec une fonction précise et « non dessiner un espace vert dans les plans présentés lors des visites sur le terrain ». De plus, la construction doit épouser la topographie et non « imposer un projet sur un site ». Ainsi, dans les nouvelles mesures présentées à l'assistance, composée des bureaux d'études, des fonctionnaires de l'Opgi, de la Duc, de la Dlep et du CTC, il sera question de la prise en considération des données du cadre bâti existant, comme les typologies et les fonctions dominantes, penser à la cohésion sociale avec la taille des unités d'habitat et obligation dorénavant d'intégrer les nouvelles opérations de construction dans un esprit de continuité aux tissus urbains (alignements, tracé des voiries et des réseaux divers). Il est recommandé d'éviter les espaces qui deviennent des terrains vagues ou objets d'accaparement. « Chaque usage doit être clairement défini. Ainsi, le mode de vie local doit être l'élément déterminant dans la forme de la construction et le bâtiment anonyme, uniforme et conçu sans tenir compte de ces critères, est banni », selon les auteurs du dossier portant « Conception des opérations d'habitat en milieux urbain et rural ». La typologie des constructions doit tenir dorénavant impérativement compte des caractéristiques topographiques, constructives, climatiques et paysagères du site : plus de place pour l'anarchie dans l'aménagement du rez-de-chaussée des immeubles à usage d'habitation, traitement particulier de la façade pour prévenir les transformations anarchiques ultérieures, retour à la valeur humaine constatée avec la préoccupation des auteurs des nouvelles mesures pour des régions spécifiques, comme le sud du pays, les Hauts Plateaux, le littoral, l'organisation interne du logement, la forme de toiture, l'usage de matériaux locaux. Parmi les nouvelles mesures retenues, il y a lieu de noter la contribution de l'administration centrale pour l'examen du plan d'aménagement et des POS, l'examen des opérations d'habitat en fonction du volume. Il sera obligatoire de faire appel à la contribution du ministère pour tout projet de plus de 200 logements, et tout projet dépassant les 500 logements doit faire appel à un concours d'architecture national. Pour l'habitat rural, et après le constat négatif résultant du bilan des constructions de villages agricoles et des différentes aides de l'Etat dans ce domaine, la démarche préconisée doit promouvoir, au titre du plan quinquennal, un habitat adapté au site ainsi qu'au mode de vie. La stabilisation de l'exode et/ou le retour des populations dans le monde rural doivent être soutenus par un cadre bâti de qualité participant à l'amélioration des conditions de vie. Le groupement de 10 à 20 unités devra disposer de commodités en matière d'accès, d'eau potable, d'électricité et de rejet des eaux usées. Enclos, étables, cours et jardins potagers doivent être inclus dans tout projet de construction de type rural. Les zones de montagne à forte densité de population pourront tolérer des constructions à deux niveaux. Tôles, roseaux, planches, pneus, fers en attente doivent disparaître du paysage parce qu'enlaidissant le paysage rural. Il est désormais interdit à l'Etat de participer à l'aménagement, à la réhabilitation ou à l'extension d'une construction existante : « Le financement accordé par l'Etat vise la réalisation » et l'aide de l'Etat doit être complétée par le bénéficiaire, et les services techniques veilleront à l'achèvement total de l'aspect extérieur de la construction. Le ministère veillera à l'application immédiate des nouvelles mesures et le simple observateur remarquera qu'une étape est franchie avec la recherche de la qualité de vie. Il n'existera plus de concentration d'importants programmes d'habitat de même type : un mixage de différents segments de logements doit être recherché à travers des unités de petites tailles (en moyenne, une centaine de logements, chacune présentant une architecture appropriée). On reverra, sans doute dans quelques années, une réelle typologie des immeubles qui permettra de différencier une région par rapport à une autre.