Rapporté par la très officielle APS, le nouveau chef du gouvernement a reçu samedi, pour l'une de ses premières entrevues avec le reste du monde, le groupe d'ingénieurs chargé du satellite algérien Alsat 2. Pourquoi ? Pour surveiller l'activité du RND par satellite ? Pour vérifier par télédétection si Ouyahia prépare un complot scientifique contre le FLN ? Non. Mais déjà, on croit savoir que Belkhadem a demandé aux ingénieurs de se rapprocher des satellites émettant la Coupe du monde pour tenter de les pirater. Par câble, par succion, par abordage spatial ou par prise d'otage du réémetteur TPS. Possible ? Peut-être. Mais si on raconte que de son côté le président Bouteflika, lui-même, serait rentré dans une de ses célèbres colères en apprenant que le téléspectateur algérien va être maltraité pendant un mois et rendu aveugle devant la Coupe du monde, il aurait entrepris des contacts pour trouver une solution à ce cauchemar qui se dessine. C'est donc une affaire d'Etat sur le modèle « panem circem », c'est-à-dire « du pain et des jeux », programme politique des empereurs romains en leur temps. Même si HHC s'y est pris beaucoup trop tard, comptant sur des hackers et cryptographes étrangers qu'il n'a pas à payer pour que les Algériens puissent suivre le plus grand événement télévisé du monde, les pouvoirs publics ne s'y sont pas trompés en tentant de réagir. Motif d'émeute supérieur aux coupures d'eau et d'électricité, la coupure football est en train d'être gérée au sommet de l'Etat. « On a rien. Si en plus on n'a même pas la Coupe du monde, demain je monte au maquis », résumait en gros quelqu'un. Car le calcul n'est pas aussi bête. En montant au maquis, on peut bénéficier de 12 000 DA par mois en tant que repenti dans le cas d'une reddition spontanée. Soit 120 euros, soit plus que le prix mensuel d'une vraie carte TPS achetée en Europe.