Alors que les paramédicaux ont opté pour deux journées de grève, les 27 et 28 janvier, les praticiens de la santé devront attendre les résultats de la rencontre d'aujourd'hui avec leur tutelle pour décider de la suite à donner à leur mouvement. A la veille de la tenue de son conseil national, jeudi dernier, le Syndicat national des praticiens de la santé (SNPSP) a été convié par le ministère de la Santé à «une réunion de travail dans le cadre du dialogue et de la négociation». Par la suite, les membres du bureau national de ce syndicat ont décidé de maintenir la session de leur conseil ouverte jusqu'à la fin de cette rencontre. «Pour nous, c'est clair, ça doit concerner nos dossiers qui traînent depuis mars 2011», nous a indiqué, hier au téléphone, le président de ce syndicat, Lyes Merabet, qui dit espérer «entendre quelque chose de nouveau ce dimanche». Autrement, a-t-il averti, «si les résultats de cette rencontre demeurent négatifs, nous entérinerons juste après notre décision de recourir à des actions de protestation». C'est donc une rencontre «décisive» entre les deux parties, si l'on ne veut pas aller pour la énième fois vers l'embrasement dans le secteur, selon le docteur Merabet qui regrette le fait que leur tutelle n'ait pas donné de suite à l'accord qui avait été signé avec son organisation le 15 mars 2011. Un accord qui consistait en amendement du décret n°393/09 du 24 novembre 2009 portant statut particulier du généraliste de santé publique. «Un projet qui a été remis à la direction générale de la Fonction publique, mais qui reste bloqué et figé à ce jour au niveau de cette institution et donc non traité», regrette Dr Merabet qui considère que les pouvoirs publics «n'ont pas respecté leur engagement vis-à-vis de ce dossier». Outre l'amendement du décret portant statut particulier, Dr Merabet rappelle également la revendication de son syndicat relative à l'application de l'article 19 de ce statut permettant l'accès automatique au grade supérieur. «Là aussi, la situation reste figée», dit-il, rappelant que «depuis cinq ans, aucun concours d'accès aux grades supérieurs n'a été organisé». Alors que, précise-t-il, «l'article 19 du statut particulier stipule que pour chaque praticien, ayant 10 ans d'ancienneté, a le droit d'accéder automatiquement au grade supérieur». «Le ministère conditionne cette régression dans la carrière à travers la programmation d'un concours, alors que dans d'autres secteurs, celle-ci a été faite», regrette-t-il. Ce sont en tout près de 20 000 praticiens (environ 5000 du 1er au 2e grade, et 15 000 du 2e au 3e grade) qui attendent cette progression. Autre point qui reste non résolu, celui de l'alignement des diplômes des praticiens. Environ 3500 chirurgiens et 5000 à 6000 médecins n'ont pas été inscrits au Conseil de déontologie médicale. Pour ce qui est de la refonte de la loi sanitaire, les pouvoirs publics font un pas en avant et deux en arrière, selon le docteur Merabet. «Les pouvoirs publics ont l'intention de faire passer cette carte sanitaire à travers un décret, mais nous pensons que les conditions ne sont pas encore réunies pour que cette carte donne ses fruits», estime-t-il.