Le Syndicat national des praticiens de Santé publique(SNPSP) brandit la menace de réinvestir le terrain de la contestation en lançant un ultimatum à la tutelle jusqu'au 9 janvier, date de la session extraordinaire du Conseil national. Tout en reconnaissant la disponibilité du nouveau ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf et sa sensibilité quant à la situation des praticiens de la Santé publique, le SNPSP exige «des réponses rapides, officielles et écrites». C'est ce qu'a affirmé hier, le président du SNPSP, Lyès Merabet, lors d'une conférence de presse tenue à Alger. Le président du SNPSP a précisé que les quatre ministres qui se sont succédés à la tête du ministère ont tous repris le même refrain : «Nous allons faire, nous allons engager des démarches», mais sans traduire ces promesses par des faits. Le SNPSP exige aujourd'hui des réponses concrètes à ses revendications qui datent de 10 ans. Il cite l'amendement du décret exécutif n°393 du 24 novembre 2009 portant statut particulier du praticien généraliste de Santé publique. Il exige l'application de l'article 19 du statut particulier permettant l'accès au grade «principal». Et l'accès au grade de praticien «en chef». L'accès en outre, au titre de docteur en médecine dentaire et en pharmacie pour l'ensemble des chirurgiens dentistes. Le syndicat interpelle également le ministère de la Santé pour l'inscription aux tableaux des ordres (Médecin, Dentiste et Pharmacien). Pour Lyès Merabet «3500 pharmaciens et entre 5000 à 6000 médecins ne sont pas inscrits aux tableaux des ordres». Lyès Merabet a estimé que les visites inopinées et programmées par le nouveau ministre à travers les différentes structures sanitaires dans le pays est une bonne chose. Mais, pour Lyès Merabet et son syndicat, ces visites sont du ressort des directeurs centraux du ministère. Pour lui «il faut préserver les efforts du ministre pour d'autres préoccupations importantes». Il ajoute : «Si les directeurs centraux de la Santé ont fait convenablement leur travail, on aura épargné les efforts du ministre pour d'autres préoccupations». Il explique que les directeurs centraux, les inspecteurs du ministère de la Santé et d'autres agents sont censés inspecter, contrôler et s'assurer de la bonne disponibilité des médicaments, la prise en charge des malades dans les hôpitaux, les conditions d'hygiène, de formation... en gros, de la gestion des infrastructures hospitalières et unités de Santé. Le conférencier constate que plusieurs ministres s'étant succédés à la tête du ministère n'ont pas pu opérer des grands changements. «Ils ont promis de régler les problèmes du secteur, mais sans résultat», a-t-il souligné. Le SNPSP conclut qu'il faut opérer des changements de fond, chaque responsable doit être comptable de ses missions. Il faut l'admettre, il y a des intelligences, il y a de la compétence en dehors des couloirs du ministère». LE SNPSP CONTRE UNE NOUVELLE RESTRUCTURATION DES EPSP ET DES EPH Le syndicat des praticiens de la Santé réclame des débats incluant l'ensemble des acteurs du secteur pour la révision de la loi sanitaire qui date de 30 ans. Et ils se sont dits en outre contre le nouveau projet de restructuration des EPSP et EPH. Un projet qui consiste à transformer les EPH en des «hôpitaux généraux». Pour le syndicat, cette nouvelle restructuration remet en cause la nouvelle carte sanitaire adoptée depuis 5 ans. Pour le président du SNPSP, «il est nécessaire aujourd'hui de faire une halte pour évaluer ce qui a été fait, faire un audit et un bilan exhaustif, et non pas engager une nouvelle aventure qui va affaiblir davantage le secteur. Il ne faut pas faire dans la précipitation en cette période, notamment avec l'approche des élections présidentielles, il faut d'abord parer à l'urgence». QUAND LE VACCIN EST DISPONIBLE, LES SERINGUES MANQUENT Le président du SNPSP a affirmé qu'aujourd'hui, la disponibilité du vaccin est assurée. «L'on constate une amélioration à travers les différentes structures» mais, il a regretté le fait que «quand la disponibilité du vaccin s'améliore, la seringue manque». Lyès Merabet souligne qu'actuellement il y a un manque de seringues pour les vaccins et un manque pour certains médicaments. Il cite «les anti-inflammatoires, notamment les corticoïdes, les antispasmodiques, les antiépileptiques».