La tension ne cesse de monter dans les campus de l'université M'hamed Bougarra de Boumerdès (UMBB). Hier, des affrontements ont éclaté à la faculté des hydrocarbures et de la chimie entre des étudiants du système LMD et leurs camarades de l'ancien système. Ces heurts auxquels on s'attendait en raison de la démission de l'administration ont fait cinq blessés. Le pire a été évité de justesse grâce à la sagesse de certains étudiants qui ont appelé au calme avant que la situation ne dégénère. Tout a commencé lorsque des étudiants du système LMD ont procédé à la fermeture du portail de ladite faculté pour réclamer le changement des appellations des offres de formation du professionnel à l'académique. Mais le blocage de l'accès au campus qui dure depuis plus de dix jours n'a pas maqué de provoquer la colère de leurs camarades de l'ancien système et des autres spécialités, dont certains n'ont rien trouvé de mieux que d'escalader le mur de clôture pour poursuivre leurs études. «Il y avait même ceux qui étaient munis de bars de fer et de gourdins pour en découdre avec ceux qui ont fermé le portail», témoigne Salim, un étudiant en 3e année avant de dénoncer la passivité des agents de sécurité qui sont restés en spectateurs. Devant la dangerosité de la situation, des policiers se sont interposés pour calmer les esprits, mais ils ont refusé d'intervenir à l'intérieur de l'enceinte universitaire, précise encore Salim. Les étudiants du LMD accusent l'administration d'être l'instigatrice les agissements dangereux des ingénieurs qui, selon eux, tentent de casser leur mouvement de grève. D'autres grévistes estiment que ces incidents illustrant le malaise qui règne à l'université résultent de l'absence totale de dialogue entre l'administration et les étudiants. Ce qui a attisé la colère et le mécontentement des uns et des autres. «L'administration a fait pression sur les ingénieurs en les menaçant d'annuler leur stage, c'est pour cela qu'ils ont agi violemment contre leurs camarades du système LMD», précise un autre étudiant. Ce dernier affirme que la rectrice de l'université avait refusé de les recevoir après l'entame de la grève en vue de lui soumettre leurs doléances. Il faut dire que l'attitude guerrière de ceux qui ont agi violemment pour rouvrir le portail de la faculté ne fait pas l'unanimité parmi les opposants au mouvement de grève. «Les grévistes n'ont fait que réclamer leur droit et exiger des réponses concrètes à leurs revendications, mais ils auraient dû agir autrement que de bloquer l'accès à la faculté, car cela nous a contraints à rester dehors durant toute la journée», souligne un étudiant en sciences de gestion.