Les Journées pharmadays, organisées par le groupe Zadpharm à l'île de Djerba en Tunisie et portant sur le tarif de référence « Quels enjeux pour la santé publique et pour l'économie nationale ? », ont été une opportunité pour l'ensemble des participants de dire haut et fort et en toute liberté leurs préoccupations quant à cette nouvelle mesure. L'assistance, composée essentiellement de pharmaciens, de médecins, de syndicats et d'un représentant de la CNAS a, à l'unanimité, indiqué qu'elle n'est nullement contre cette disposition qui sert, en premier lieu, l'intérêt du pays, mais déplore le fait qu'elle a été appliquée dans la précipitation et sans aucune préparation au préalable. « Il n'y a pas eu de campagne de sensibilisation et le peu d'explications officielles sont arrivées à la même période que la mise en application du décret », s'est plaint un pharmacien. Tout au long des débats, parfois houleux, les pharmaciens n'ont, malheureusement, fait référence lors de leurs interventions qu'au problème financier, négligeant ainsi les doléances des malades. « En toute sincérité, nous craignons une diminution de notre chiffre d'affaires et nous sommes inquiets quant au devenir de nos stocks de médicaments princeps. La décision d'appliquer le tarif de référence a été prise de manière unilatérale, le malade lui-même ignore totalement le but visé par le médicament générique, donc il le rejette », explique un pharmacien. Celui-ci a affirmé que les pharmaciens ressentent le tarif de référence imposé comme une contrainte ou une sanction, alors que la réalité est tout autre, puisque le tarif de référence réduit l'exigence des malades et du médecin, aide la production locale et favorise les investissements. Il casse le prix de certains génériques chers pour les aligner sur le tarif de référence. Inévitablement, il réduit la facture de la CNAS, mais il faut « revoir à fond la politique du remboursement du médicament ». Dans ses réponses aux interrogations des pharmaciens, le docteur Acheuk, représentant de la CNAS, a défendu mordicus la décision des pouvoirs publics d'appliquer le tarif de référence : « La consommation de générique est avant tout un outil de maîtrise des dépenses de santé et la facture que représente le remboursement des produits pharmaceutiques devra ainsi baisser. Ce gain profitera notamment à la révision des prises en charge d'autres activités médicales. Il reste qu'il n'est nullement question de faire des économies au détriment de la santé du malade ». De son côté, M. H. Zertal, PDG du groupe Zad Pharm, a regretté beaucoup plus l'absence des représentants des pouvoirs publics, tout en reprochant aux pharmaciens leur focalisation sur l'aspect financier de la question. Notons, par ailleurs, la participation de plusieurs responsables de laboratoires entre autres, Hikma, Djzazira Pfizer... qui se sont félicités à l'instar des participants à ce séminaire, de son bon déroulement et de la bonne organisation