Au deuxième jour de la grève, le taux de suivi dans les cycles primaire et moyen varie entre 40 et 90%, selon les chiffres communiqués par l'Unpef. L'Unpef et le Snapest, les deux syndicats ayant appelé à la grève dans le secteur de l'éducation, s'étonnent de la déclaration faite par le ministère de la tutelle à propos du taux de suivi de la grève. «Le taux de suivi a augmenté au deuxième jour de la grève en raison de l'adhésion de nombreux lycées», écrit Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest, dans un communiqué rendu public.
Meziane Meriane déclare que le taux de suivi a atteint 65,72%. Ce syndicat représentant les enseignants du cycle secondaire regrette les déclarations de la tutelle ayant réduit l'impact de la grève, notamment le taux de suivi. «C'est de la contrevérité. Les chiffres avancés par la tutelle relèvent des rapports falsifiés des directions de l'éducation qui visent à tromper l'opinion publique», dénonce le Snapest. Pour sa part, l'Unpef, qui représente les travailleurs de l'éducation des cycles primaire et moyen, n'a pas manqué de s'étonner des déclarations du ministère de l'Education, qu'il qualifie de «fuite en avant». «Admettons que la grève n'a pas été suivie, le problème réside dans le fait qu'il y a un certain nombre d'élèves qui n'ont pas eu cours, et ce, même si leur nombre est infime», estime l'Unpef qui précise que la grève a été suivie dans les 48 wilayas. Au deuxième jour de ce débrayage, le taux de suivi dans les cycles primaire et moyen est entre 40 et 90%, selon les chiffres communiqués par l'Unpef. Ce syndicat conteste les chiffres du ministère de l'Education, qui déclare qu'au premier jour, la grève a été suivie à 5% et au deuxième jour à 11%. Par ailleurs, Abdelhamid Hedouas, chef de cabinet au ministère de l'Education nationale, a déclaré hier sur les ondes de Chaîne III de la Radio nationale que la révision du statut particulier du personnel de l'éducation n'est pas à l'ordre du jour. M. Hedouas réitère tout de même que les voies du dialogue avec les partenaires sociaux sont toujours ouvertes. «Nous sommes en train d'appliquer le nouveau statut du personnel de l'éducation et il n'est pas question pour l'heure actuelle de le modifier», a déclaré M. Hedouas. «Il est inconcevable de changer des lois de la République chaque deux ans», a-t-il souligné, rappelant que la décision du ministère de l'Education concernant ce point était d'«appliquer ce statut, pour ensuite l'évaluer et identifier les incohérences». Il a ajouté qu'«après son évaluation le dossier sera soumis au gouvernement pour faire l'objet de modification». Pour rappel, le statut particulier du personnel de l'éducation a été élaboré en 2008 et amendé en 2010, suite à un large mouvement de grève mené par les syndicats du secteur pour remédier aux «défaillances» contenues dans le texte. M. Hedouas souligne que toutes les revendications qui relèvent des prérogatives du ministère de l'Education ont été prises en charge. Concernant la revendication relative à la prise en considération de l'ancienneté pour accéder à un grade supérieur, il a assuré que son application qui «obéit à la loi en vigueur» sera effective au plus tard le mois d'avril prochain. Reste à savoir si les déclarations du chef du cabinet du ministère de l'Education vont apaiser les tensions qui règnent actuellement ou bien vont ouvrir les portes à des réactions plus radicales des syndicats. Ces derniers semblent déterminés à mener leur combat pour la révision du statut particulier jusqu'au bout.