Le Snapest et l'Unpef regrettent que la tutelle, au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes que posent les enseignants et travailleurs de l'éducation, détourne le débat pour rentrer dans une guerre de chiffres. La grève dans l'éducation, qui s'est poursuivie hier pour le 2e jour consécutif, enregistre de plus en plus d'adhésions, selon les syndicats Snapest et Unpef. La grève à laquelle ont appelé ces syndicats a été suivie différemment d'une wilaya à l'autre, mais avec un taux d'adhésion «suffisamment élevé (65,72%)», estime le Snapest dans un communiqué en avançant des taux d'adhésion de 86% à Tipaza, de 80% à Oran, 78% à Tamanrasset, Tiaret 75%, El-Bayadh 77%, Ouargla 64%... L'Unpef fait état pour sa part d'un taux de suivi variant entre 40% et 90% (tous paliers confondus) dans les wilayas du pays. La grève, décrétée différemment par ces syndicats (2 jours reconductibles pour le Snapest et 7 jours reconductibles pour l'Unpef), risque de durer d'autant que les déclarations du département de Baba Ahmed, minimisant le taux d'adhésion à cette grève, viennent encore rajouter au courroux des grévistes. «Quoi qu'il en soit et au-delà des chiffres, il y a bel et bien grève et la mobilisation du corps enseignant continue», soutiennent les deux syndicats. L'Unpef et le Snapest regrettent que la tutelle, au lieu d'aller au fond du problème, se justifie par des «arguments qui ne font pas avancer les choses et l'on préfère bien souvent esquiver en brandissant, par exemple, des taux d'adhésion très faibles, comme ce fut le cas pour cette grève où la tutelle a fait état d'un taux de suivi de 5% et de 11% au 2e jour (hier) de la grève». Méziane Meriane, coordinateur national du Snapest, estime que cette réaction tendant à minimiser la mobilisation des enseignants est de nature à fuir les véritables questions qui se posent à la tutelle. Aussi, il estime que la tutelle n'est pas à une contradiction près. Le ministre, indique ce syndicaliste, reconnaît qu'il y a «des dysfonctionnements et des bavures du statut particulier de 2008 qui doivent être corrigés». Le premier responsable du Snapest estime que la réouverture de ce dossier devra permettre à tous les syndicats de l'éducation de s'exprimer sur le sujet «afin de permettre de trouver des solutions pérennes à notre école». Le Snapest devra se réunir en fin de semaine pour évaluer la situation et se prononcera sur les suites à donner à cette grève. Les enseignants promettent de rattraper tous les cours perdus et disent disposer de moyens pour le faire. Dans son communiqué d'hier, le syndicat demande à ce que «les pouvoirs publics répondent promptement et favorablement à des revendications légitimes».