Le ministre de l'Education nationale a décidé de sévir contre les enseignants et autres fonctionnaires grévistes. Des ponctions sur salaires sont envisagées, entre autres mesures décrétées contre les grévistes. Aussi, une note ministérielle adressée aux directeurs de l'éducation somme les responsables des établissements à «garder les élèves au niveau des classes». Mais c'est loin de décourager les enseignants et autres employés du secteur encadrés par l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) qui sont aujourd'hui à leur cinquième journée de grève pour des revendications socioprofessionnelles. La mesure a suscité la colère des syndicalistes qui y voient «une transgression de la législation du travail». Messaoud Amraoui, secrétaire national chargé de l'information à l'Unpef, rappelle dans ce contexte que «les textes régissant les conflits sociaux stipulent que les ponctions sur salaires constituent une mesure à prendre à l'issue des négociations entre l'employeur et les travailleurs et que la ponction ne peut dépasser trois jours par mois». Le syndicat charge également la tutelle, concernant l'instruction faite aux chefs d'établissements pour «garder les élèves au niveau des établissements scolaires». Selon le syndicat, «dès que la grève est entamée, tout rapport est rompu entre l'employeur et l'employé. La grève de l'Unpef n'est pas enclenchée uniquement par des enseignants, mais plusieurs catégories professionnelles du secteur, à savoir les directeurs, les surveillants, les corps communs». L'Unpef précise aussi que «les grévistes n'ont pas à assumer la responsabilité de la présence des élèves dans les classes». L'Unpef se dit «pas du tout intimidé» par les mesures de la tutelle. Avec un taux de suivi de près de 60% de la grève, le syndicat reconduira la semaine de débrayage à partir de dimanche, et ce «jusqu'à la satisfaction totale des revendications urgentes». Les revendications exprimées par le syndicat sont relatives à la révision de certains points «négligés» dans le statut régissant le secteur, en vigueur depuis quelques années. Le département de Baba Ahmed, qui soutient que cette revendication dépasse les prérogatives de ce ministère, est interpellé concernant «la promotion systématique au niveau des trois paliers, la réhabilitation de l'ensemble des travailleurs qualifiés (postes en voie de disparition), à l'instar des adjoints de l'éducation, laborantins et conseillers d'orientation scolaire. L'Unpef se félicite d'une adhésion de 15% du personnel du secondaire et de 70 à 80% du primaire et du moyen».