Les syndicats grévistes ont fait référence à des textes réglementaires obsolètes. Le ministère de l'Education nationale a répondu hier, aux syndicats grévistes de son secteur, à savoir l'Unpef et le Cnapest. Ces derniers, faut-il le rappeler, en réaction à la mesure de ponction sur salaire des enseignants grévistes prise par la tutelle, avaient programmé des actions de protestation et décidé d'organiser une semaine de grève. Tout en occultant la transgression de la loi par le ministre de l'Education nationale, le conseiller à l'information du département de Benbouzid, estime que les enseignants contestataires se sont trompés de référence. Dans leurs argumentaires, «ces derniers ont fait référence à des textes réglementaires obsolètes», a affirmé notre interlocuteur. Etayant ces assertions, il précisera que «les grévistes mettaient en avant, la circulaire interministérielle fixant les modalités de la retenue sur rémunération des journées de grève, datant du 12 mars 1991 alors que celle-ci a été abrogée par une circulaire interministérielle du 25 novembre 1998, laquelle a été abrogée à son tour par la circulaire interministérielle du 5 octobre 2005, signée conjointement par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et le directeur général de la Fonction publique». Toutefois, «toutes les circulaires citées font référence à la loi n°90-02 du 6 février 1990 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève», précisera-t-il. A titre de rappel, les syndicats grévistes ont déploré le fait que «les salaires des enseignants grévistes ont subi des ponctions importantes au moment où ils s'attendaient à des mesures d'apaisement, et ce, en contradiction avec les loi en vigueur». Les ponctions sur salaire, avaient noté les syndicalistes, «ne doivent pas dépasser trois jours par mois conformément à la loi 90/02 régissant les relations de travail». A ce propos, le même responsable considère que «le fractionnement des ponctions sur salaire relève d'une circulaire abrogée». Même en supposant que la circulaire en question n'était pas encore abrogée, «la ponction sur salaire ne saurait être cadrée par l'accord qui aurait été signé entre la tutelle et les syndicats dans pareille conjoncture marquée par la saisine de la justice et l'absence de conciliation», explique-t-il encore. Ainsi, les références des enseignants que ce soient celle relative à la ponction sur salaire ou encore celle liée au fractionnement des ponctions ont été battues en brèche par le conseiller à l'information. Ce dernier laisse entendre que «les enseignants avaient fait fausse route et par ricochet, induisant l'opinion publique en erreur». Mieux encore, les déclarations des deux syndicats sont qualifiées de «contradictoires avec les textes de loi en vigueur et d'allégations sans fondement aucun». Par ailleurs, notre interlocuteur s'est interrogé sur «les tenants et aboutissants de cet amalgame dans les références aux textes abrogés». «Est-ce par méconnaissance ou juste pour créer la polémique que les grévistes ont agi ainsi?», observe-t-il encore. Le département de l'éducation «est en phase de finalisation des préparatifs des examens nationaux ainsi que la poursuite de la préparation de la prochaine rentrée scolaire», a indiqué le conseiller à l'information. Et d'ajouter «alors que le ministre de l'Education nationale a tout fait pour répondre aux revendications salariales des enseignants en honorant ses promesses, ils (les syndicats) n'ont pas trouvé mieux que de semer le doute». Néanmoins, «la réalité a démontré que les augmentations ont été effectives et bien réelles», soutient-il sans ambages. Pour rappel, selon les syndicats contestataires, «le ministère est allé plus loin dans son obstination contre les enseignants grévistes, car les ponctions sur salaires ont concerné même les journées de repos hebdomadaire». «Les ponctions sur salaire devraient être négociées avec les syndicats. Mais le ministère de l'Education nationale n'a pas jugé utile d'ouvrir un dialogue sur la question», ont-ils relevé. La pétition pour exiger la restitution de la gestion des oeuvres sociales aux enseignants «a recueilli plus de 500.000 signatures», estiment-ils encore. Outre l'Unpef, huit bureaux de wilaya du Cnapest, (Annaba, Batna, Constantine, Sétif, Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Tlemcen) ont décidé d'organiser des actions de protestation dès mercredi prochain. En plus du débrayage et l'organisation de sit-in, ces bureaux envisagent de boycotter l'opération de remplissage de bulletins des élèves. Les syndicats exigent également la satisfaction des revendications relatives aux dossiers du régime indemnitaire, des oeuvres sociales et de la médecine du travail et demandent aussi le respect des libertés syndicales.