L'avenir du professionnalisme en Algérie sera en débat dimanche prochain à l'occasion de la réunion qui regroupera le ministre de la Jeunesse et des Sports, le docteur Mohamed Tahmi, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, des responsables de la Ligue de football professionnel (LFP) et les représentants de l'ensemble des clubs pros de Ligues 1 et 2. La réunion sera consacrée à l'étude de la situation qui prévaut au terme de quatre années de professionnalisme. Les clubs éprouvent d'énormes difficultés financières pour boucler les saisons. Pour l'instant, les pouvoirs publics, via les subventions, sont leur unique planche de salut pour rester en vie. Economiquement, le football professionnel n'est pas viable dans le contexte actuel. Les clubs pros ne semblent pas du tout tenir compte de ce paramètre et continuent de «gérer» leur entité respective avec les mêmes réflexes qui prévalaient à l'époque où ils étaient sous la bannière de club sportif amateur (CSA). C'est-à-dire tout tabler sur les subventions. L'autre facteur aggravant est sans conteste la politique salariale suicidaire qu'ils ont suivie depuis les premières heures de l'instauration du professionnalisme. Les déficits que les clubs traînent se reproduisent à la fin de chaque saison ou exercice. il s'agit, il ne faut pas l'oublier, de sociétés sportives régies par le registre du commerce. Lundi, des présidents de club se sont réunis et ont jeté les bases d'une organisation, l'Association des clubs professionnels (ACP) qui défendra leurs droits. Le porte-parole de cette nouvelle association, Abdelkrim Medouar, a proposé que les clubs pros puissent jouir d'un «statut particulier» afin d'alléger leurs souffrances. C'est une revendication qui sera difficile à obtenir car elle n'est pas prévue dans le cadre de la loi. Celle-ci distingue entre les deux entités qui activent. Le club sportif amateur (CSA) et la société sportive par action (SSPA). La première bénéficie, dans le cadre de la loi, de subventions. La seconde ne peut aspirer à ce type de largesses parce qu'elle est une société commerciale qui n'ouvre pas droit aux subventions de la part des pouvoirs publics. Durant les trois premières années du professionnalisme, les SSPA ont quand même bénéficié de ce soutien, qui était tout de même limité dans le temps et l'espace. La loi ne permet pas aux clubs pros de bénéficier de subventions. Les pouvoirs publics ne comptent pas soutenir à bout de bras un professionnalisme qui se distingue uniquement par ses déficits faramineux. Une source proche du dossier indique que «la vocation des pouvoirs publics n'est pas de voler au secours du football professionnel à chaque fois que les clubs réclament de l'argent. Qu'ont-ils fait pour régler leurs problèmes financiers ? Ont-ils ouvert le capital des sociétés ?» Les centres de formation figurent en bonne place dans l'ordre du jour de la réunion du 9 février. Cette question semble définitivement réglée de la part du ministère de la jeunesse et des sports. La construction de centres de formation sera totalement prise en charge par les pouvoirs publics ; les SSPA ne débourseront aucun dinar pour leur édification. Lorsqu'ils seront achevés, les clubs en disposeront pour une très longue période (99 ans).