A Sidi Amar, à 15 km de Annaba, la population ne semble pas préoccupée par la rentrée scolaire et encore moins par les risques d'écroulement d'une partie des bâtisses de leur lycée construit sur le lit d'un oued. Dans cette commune, l'heure est à la révolte et aux discussions sur la nécessité d'écarter les membres du conseil exécutif du bureau syndical Ispat, et particulièrement leur secrétaire général. Ce dernier est accusé d'avoir privilégié le recrutement à Ispat d'une soixantaine de citoyens des régions environnantes. Une vingtaine d'entre eux est composée de joueurs du club sportif de Dréan cher au secrétaire général syndical d'Ispat. Ce problème avait été posé lors d'une réunion qui avait regroupé le chef de daïra d'El Hadjar, le président de l'APC et les représentants de quartier et cité de la commune de Sidi Amar. « De quelle scolarité veut-on nous parler alors que nos enfants exclus du système de l'éducation ou ayant achevé leurs études universitaires sont au chômage ? Savez-vous que plus de 5000 de ces jeunes sont inscrits sur la liste des chômeurs de notre APC ? J'ai deux enfants qui passent les épreuves du baccalauréat 2005. Qu'ils réussissent ou pas ne m'intéresse plus autant que leur avenir dans le monde du travail », a argumenté Hadi Abdenour, un retraité de l'entreprise Sider. Comme pour lui donner raison, plusieurs centaines de citoyens de Hadjar Diss, Bargouga et Darradji Redjem des localités voisines de Sidi Amar également confrontées au chômage, sont sortis manifester. Après avoir dressé des barrages et incendié des pneus, ils ont paralysé durant plusieurs heures la circulation. Selon plusieurs d'entre eux, leur mouvement fait suite à l'arrogance manifeste du secrétaire général du syndicat Ispat et de son refus de donner suite aux revendications des jeunes manifestants de prétendre, en toute priorité, à un recrutement.