La sécurité a été particulièrement renforcée hier au campus universitaire de la nouvelle ville Ali Mendjeli où devait se tenir exceptionnellement l'assemblée générale des enseignants grévistes. Une entorse décidée en urgence par ces derniers suite aux déclarations d'une enseignante qui s'est plainte la veille des intimidations et des dépassements qu'elle aurait subis dans ce campus. Les agents de sécurité de l'université Mentouri ont été appelés à la rescousse et beaucoup de policiers ont été mobilisés également pour faire face à ces enseignants qui n'avaient qu'un seul but, celui de tenir une AG et soutenir leur collègue. Devant le refus des agents de la sécurité interne d'ouvrir le passage aux enseignants, la pression est vite montée et la porte a fini par céder devant la détermination des grévistes qui sont parvenus jusqu'aux amphis et ont empêché la tenue d'un examen. Une attitude qui a révolté un petit groupe d'étudiants qui sont entrés en affrontement avec les enseignants usant d'insultes et même d'agression physique à l'endroit d'une enseignante. Durant la matinée d'hier, le comité provisoire des grévistes a enregistré aussi des dépassements de la part du doyen du campus Tidjani Haddam, qui aurait, en présence de ses étudiants, insulté un enseignant pour avoir refusé d'assurer l'examen faute de conditions nécessaires. Dans la même journée, le recteur de l'université de Constantine avait tenu une conférence de presse au cours de laquelle il avait prôné la sérénité et appelé les enseignants à la sagesse. Pour l'un des animateurs de la grève, « cela tient du double langage qu'emploie le recteur, qui d'une voix appelle au calme et de l'autre instruit ses agents d'agresser les enseignants ». Il est vrai que le pouvoir n'a jamais badiné avec la sécurité dans le traitement de cette grève depuis son début. Nonobstant les récusations du recteur, les franchises universitaires sont violées quotidiennement à Constantine par les éléments d'au moins deux corps de sécurité.