Il suffit juste d'arpenter l'entrée principale de la cité des 120 logements EPLF (actuelle ENPI) de Bouabbaz pour se faire déjà une idée du désastre dans lequel vivent les habitants. Les lieux, tout comme ceux qui y habitent, ont été légués aux oubliettes il y a des années déjà et cela ne semble choquer personne. D'abord, ces logements n'entrent pas dans la formule du social, ni celle du participatif. «Ça devait être du promotionnel et on a payé nos logements rubis sur l'ongle», précisent les habitants. Seulement, en plus de l'absence de tout aménagement, les acquéreurs ne disposent même pas d'un acte de propriété alors que certains y habitent depuis le début des années 2000. «Concrètement, on ne dispose pas encore de nos actes de propriété et on continue d'habiter chez nous en indus occupants», ironise un des habitants. En s'engouffrant dans cette cité, on remarque l'absence de tout aménagement. Il n'y a ni chaussée, ni trottoirs, ni éclairage public. Rien, sauf la gadoue et les restes d'un chantier récent. Un immense bourbier. «La nuit venue, notre cité se retrouve plongée dans le noir. Une situation qui nous incommode surtout durant l'hiver. On a saisi toutes les instances concernées à commencer par l'EPLF qui reste la première responsable de cette détérioration qui mine nos vies car les aménagements restent de son ressort», ajoutent les habitants. Les multiples interpellations de l'association de la cité ont fini, en 2012 déjà, par sensibiliser les responsables de la wilaya qui avaient accepté d'aller y faire un tour. Un membre de l'association raconte: «En novembre 2012, une délégation multisectorielle de la wilaya s'était alors déplacée sur ces lieux pour constater l'état de la cité. Après avoir relevé les défaillances, ils ont alors officiellement recommandé à l'EPLF de lancer, avant le début de l'année 2013, une étude d'aménagement». Les habitants disposent même d'un P.-V. de visite signé par l'ancien wali Bouderballi où il est mentionné noir sur blanc que le directeur de l'ENPI s'engage à concrétiser l'étude d'aménagement avant le début de l'année 2013, mais depuis, Bouderbali est parti et les choses n'ont pas bougé. D'autres ont tenu à dénoncer le fait que l'EPLF ait élevé un nouvel immeuble sur un périmètre devant plutôt servir d'espace vert ou d'aire de jeux pour les enfants. «Regardez, le béton entoure le béton, c'est vraiment scandaleux et dire que ça devait être une cité modèle», s'insurge un autre habitant. L'association a tenu, à travers nos colonnes, à lancer un SOS au wali. «C'est notre dernier recours et nous sollicitons son intervention directe pour que nous puissions vivre chez nous dignement», conclut un membre de l'association.