Située dans la banlieue Est de Fréha, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Tizi Ouzou, cette cité Eplf, à l'instar de beaucoup de nos cités dortoirs, est une arnaque à ciel ouvert. Décors macabres, sans espaces verts ni aires de stationnement, encore moins une aire de jeux, le cadre de vie minimal est inexistant. En hiver, les élèves qui empruntent les sentiers pleins de gadoue recouvrent leurs chaussures de sachets en plastique. Habitée depuis 1997, la cité est toujours en chantier. Sans électricité à ce jour, les habitants optent pour des branchements pirates des cités alentour ou lotissements voisins. Ce qui a généré un foisonnement de câbles électriques. Une véritable toile d'araignée inesthétique et qui pose de sérieux problèmes de sécurité, sans omettre de signaler que certains branchements sont faits directement du transformateur! Au bout du compte, chaque compteur alimente cinq à six foyers, ce qui induit des surcoûts sur les factures de paiement. Le gaz, élément vital pour une région humide, n'a été introduit que l'an passé, soit trois hivers glacials passés par les habitants. L'association Tafat créée en 1999 pour défendre les intérêts matériels et moraux des habitants de la cité, essaye tant bien que mal de secouer le cocotier. Devenue incontournable avec le promoteur immobilier EPLF, elle ne cesse de faire toutes les démarches pour remédier à une situation jugée kafkaïenne. N. M. Ouahcène, membre actif de «Tafat» est l'un des «heureux» bénéficiaires d'un F4 dont le coût est estimé à deux millions de dinars. «L'exécution bâclée des travaux, les murs fissurés et des finitions désastreuses, m'ont coûté 400.000 dinars pour habiter décemment alors qu'avec les sommes payées, on, était censé acheter des appartements flambant neufs». Plus grave encore, les habitants sont confrontés au problème de légalité. En effet, ils ne disposent ni d'actes de propriétés ni de promesses de vente notariées. «Pour quelqu'un qui a acheté par facilités de paiement, il ne peut avoir de crédit bancaire vu qu'il n'a pas d'hypothèque et pour celui qui achète cash, il ne peut revendre. Et avec tous ces problèmes, le promoteur immobilier nous a attaqués en justice pour non-paiement des échéances», explique notre interlocuteur. L'affaire serait pendante au niveau des juridictions compétentes entre le promoteur immobilier et le propriétaire de l'assiette qui réclame son terrain, pour indemnisation. Enfin, l'ancien wali de Tizi Ouzou, qui avait pris en main le problème en saisissant l'EPLF, n'a pu remédier à une situation jugée intenable par les habitants.