L'attribution de 246 logements sociaux, malgré une discrétion de façade, s'est traduite par une série de sit-in ayant ciblé les principales administrations locales. En effet, alors que les dossiers de 206 bénéficiaires - sur les 246 logements initialement répertoriés - continuaient de drainer les attributaires devant le portail de l'OPGI, une soudaine montée de fièvre gagnera leurs rangs jusque-là relativement disciplinés. Excédés de voir leur situation s'éterniser alors que tous les matins et ce, depuis plus d'une semaine, ils se retrouvaient à faire la queue à même la chaussée afin de régulariser leur situation en effectuant le premier versement, une folle rumeur parcoura leurs rangs. En effet, ni ceux qui avaient réussi à effectuer le premier versement ni à fortiori ceux qui attendaient, la rage au ventre, d'être enfin soulagés par la remise du fameux document d'attribution, ne s'attendaient à voir s'éterniser cette curieuse situation. La rue pour seul recours Pour ces citoyens démunis, les atermoiements de l'OPGI à concrétiser l'acte d'attribution et la remise des clefs, notamment à ceux qui avaient accompli toutes les formalités, ne s'expliquaient que par l'hésitation de l'administration qui pourrait se traduire par une remise en cause de la liste d'attribution telle que concoctée par la daïra et l'APC de Mostaganem. Pour d'autres, les services de l'OPGI auraient tout simplement déniché quelques bénéficiaires qui ne rempliraient pas les conditions. On parle même, sans en fournir la moindre preuve, de la présence d'une dizaine d'employés de l'administration - daïra et wilaya - dont la situation n'ouvrirait plus droit au logement social. Devant le mutisme des autorités et la lenteur excessive dans la finalisation de l'opération, les citoyens concernés finiront par se passer le mot et organiser plusieurs actions de protestation. C'est ainsi que, mercredi matin, plusieurs groupes se retrouveront simultanément devant les sièges de la wilaya et de la daïra ainsi que devant la direction de l'OPGI. Leurs principales revendications tournaient essentiellement autour de l'épuration des listes et une célérité dans l'accomplissement des formalités d'attribution. Deux ministres à la rescousse Devant l'ampleur de la protesta, c'est le wali en personne qui recevra des délégués. Ce qui fera baisser un peu la tension en attendant la suite des évènements. Car, sur plus de 12 000 demandes déposées au niveau de l'APC depuis 1998, moins de 2% viennent enfin de voir le bout du tunnel après six années d'une insupportable attente. Et ce ne sont pas les dernières mesures d'affectation du logement social au profit de l'hébergement des étudiants - que les ministres respectifs de l'Enseignement supérieur et de l'Habitat, Rachid Harraoubia et Mohamed Nédir Hamimid, tenteront de mettre en application, dès ce samedi au niveau de Mostaganem où ils sont annoncés pour une visite conjointe - qui atténueront la tension sur le logement. Car, au rythme d'attribution de 200 logements par an, il faudra que les derniers inscrits sur les listes patientent encore pas moins de 60 années. A moins de changer de formule et dans la construction et surtout dans l'attribution !