Les assurances du ministère de l'Education n'ont pas calmé les élèves des classes de terminale. Pour le deuxième jour consécutif, ces derniers ont investi le terrain pour revendiquer l'application par le ministère du seuil du programme. Hier, ils ont boudé les bancs de l'école et tenté d'organiser un rassemblement devant l'annexe du ministère, sise au Ruisseau (Alger). Sur place, les forces de l'ordre ont bouclé les issues menant à l'annexe. Les lycéens se sont, toutefois, rassemblés au niveau de la station du tramway Les Fusillés. Ils sont venus des lycées de Kouba, Hussein Dey, Ruisseau et des établissements limitrophes. Un seul mot d'ordre : l'application du seuil des cours. Ils refusent l'organisation de rattrapage durant les jours de repos et pendant les vacances scolaires. « Qu'on ne touche pas à nos vacances. Nous voulons l'application du seuil des cours. Il y a eu tellement de retard qu'il est impossible d'imaginer un plan de rattrapage dans les normes pédagogiques », dira un lycéen. Et de poursuivre : « Nous refusons de payer pour les autres. Les syndicats ont eu ce qu'ils voulaient et nous sommes en train de payer les pots cassés. » Et un autre de renchérir : « Nous terminons difficilement la semaine. Les samedis et mardis après-midi sont, pour nous, une bouffée d'oxygène ». Le même interlocuteur a rappelé que les cours perdus lors de la grève d'octobre n'ont pas été rattrapés. « Les enseignants n'ont pas pu dispenser les cours de décembre, et aujourd'hui, ils prétendent pouvoir compenser trois semaines de retard. C'est à ne rien comprendre », déplore-t-il. Les protestataires estiment que les assurances du ministère sur le rattrapage des cours et dans les normes pédagogiques sont peu convaincantes. Pourtant, la tutelle affirme qu'aucune décision officielle pour rattraper les cours, les samedis et mardis, n'a été prise. « Rien n'a été décidé pour le moment. Il y a une commission qui travaille sur ce sujet et va rendre ses conclusions prochainement », a indiqué une source du ministère. Et d'ajouter que « les dates des vacances et des examens de fin d'année sont maintenues, alors que celles des compositions sont laissées à l'appréciation des établissements scolaires ». Concernant le seuil des cours, notre source a fait savoir que « le ministre est, jusqu'à preuve du contraire, contre cette démarche ». Il faut dire que même la Fédération nationale des associations des parents d'élèves est contre cette mesure. « Nous l'avons toujours comrefusée », rappelle son président, Hadj-Bachir Dellalou. Pour certains syndicats, le ministère sera obligé d'y recourir en l'absence d'une véritable solution. C'est pourquoi, le Conseil des lycées d'Algérie soutient l'allègement du programme. Pour sa part, le Cnapest impute la responsabilité au ministère de l'Education, et surtout aux déclarations du premier responsable du secteur concernant le report des examens et l'allongement de l'année scolaire sans oublier sa position par rapport au seuil des cours. Le ministère, de son côté, affirme que si les lycéens sont sortis dans la rue, c'est à cause de la grève des syndicats qui a perturbé le déroulement normal de l'année scolaire. « Nous avons alerté sur les conséquences de la grève. Malheureusement, c'est aujourd'hui que certains se sont rendus compte du préjudice causé », regrette-t-on au département de Baba-Ahmed. Un argument que rejette le coordinateur du Cnapest, Meziane Meriane. « Même s'il n'y avait pas eu de grève, les élèves auraient quand même manifesté leur colère cette année », soutient-il. M. Meriane souligne que la solution est entre les mains du ministère. Selon lui, la tutelle doit rassurer les élèves que les examens ne porteront que sur les cours déjà dispensés.