«Un vent de colère souffle sur le pays. Il est légitime. Le coup de force en gestation dans les méandres du pouvoir est perçu comme un acte de défiance, une défiance de trop. Profondément attachée à l'Algérie et soucieuse d'un avenir meilleur, notre jeunesse lance un ultime cri de détresse. Faire mine de ne pas le comprendre est un déni de vie. La répression sauvage dont sont victimes des manifestants pacifiques risque de conduire à l'irréparable. Nul n'est habilité à empêcher les citoyennes et les citoyens d'exercer un droit constitutionnellement consacré. Notre crainte est grande de voir le pays mis à feu et à sang, tel que promis par certains. Les décideurs sont sommés de mettre fin à la répression, aux arrestations arbitraires massives et à toutes sortes de pressions et manipulations. Ils se doivent d'être à l'écoute des populations. L'heure est grave. Aussi, les acteurs publics, partis, organisations et personnalités doivent se mettre au diapason de la société. Il est urgent de se rassembler afin de donner à cette contestation un sens politique dans une perspective pacifique et démocratique. C'est un effort dont on ne peut se dispenser si l'on veut éviter des développements tragiques ou aventureux. Il faut agir avant qu'il ne soit trop tard.»