Les lycéens refusent toujours le plan de rattrapage des cours perdus durant les vacances de printemps et les week-ends. Ils contestent également les cours accélérés et la lecture des polycopiés à la maison. L es élèves des classes de terminale ont repris les cours, hier, après une semaine de protestation. Ils ont réclamé, pour rappel, la limitation des cours. Certains sont allés jusqu'à exiger un engagement écrit de la part du ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed. Ces élèves ont-ils eu gain de cause ? Officiellement, la fameuse «el attaba» (limitation des cours concernés par les questions au baccalauréat) ne leur a pas été accordée. Mais de l'avis des enseignants, cela va de soi. «La déclaration du Premier ministre, à partir de Boumerdès, portant sur la prise en charge de toutes les doléances des élèves, implique forcément la limitation des cours», souligne Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Ce dernier a d'ailleurs critiqué l'attitude du Premier ministre, qu'il juge «antipédagogique». En plus de la déclaration de M. Sellal, les assurances de M. Baba Ahmed, signifiant aux élèves en classe d'examen que les sujets ne porteront que sur les cours réellement étudiés, ont amené ces derniers à comprendre que la limitation des cours est acquise. Les élèves toujours mécontents Par ailleurs, les lycéens refusent toujours le plan de rattrapage des cours perdus durant les vacances de printemps et les week-ends. Ils contestent également les cours accélérés et la lecture des polycopies à la maison. Les officiels, à savoir le ministre de l'Education et le Premier ministre, les rassurent que les vacances ne seront pas touchées. Cet état de fait implique automatiquement la limitation des cours. Et cela, bien que Messaoud Amraoui, porte-parole de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), et Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), soutiennent que la récupération des cours est possible sans toucher aux jours de repos des élèves (week-ends et vacances). Idir Achour revient sur la situation qui prévaut au lycée d'El Hammadia (polyvalent) de Béjaïa. Jusqu'à hier matin, certains élèves de cet établissement refusaient toujours de reprendre les cours. «Certains sont même allés jusqu'à demander l'annulation des compositions du deuxième trimestre», regrette le porte-parole du CLA. A travers cette revendication, «c'est le système d'évaluation qui a est remis en cause», estime-t-il. Il considère que la tutelle tente de transformer la crise que vit le système éducatif en conflit entre les enseignants et les élèves ainsi que leurs parents. «C'est le discours officiel qui provoque les élèves», conclut Idir Achour tout en déplorant le manque de communication officielle. Conscients du risque qu'encourt le cursus pédagogique des élèves, certains chefs d'établissement, des enseignants ainsi que les syndicats de l'éducation de manière générale tentent de sauver un tant soit peu la face en adoptant le dialogue avec les protestataires. «Nous allons tenter encore aujourd'hui (hier, ndlr), de dialoguer avec les élèves qui n'ont pas encore repris les cours au lycée polyvalent de Béjaïa. Nous avons instruit tous nos adhérents à adopter le dialogue avec les élèves», déclare Idir Achour. Même son de cloche chez les autres syndicats. L'Unpef a également instruit ses adhérents afin d'être à l'écoute de leurs élèves, notamment en matière de récupération des cours. M. Amraoui regrette le fait que certains parents soutiennent leurs enfants pour revendiquer la limitation des cours, sans se rendre compte de l'impact de cette pratique sur leur avenir pédagogique. «Je trouve anormal le fait, qu'à chaque fois, on opte pour ‘‘el attaba'' pour calmer la colère des élèves sans accorder aucune valeur au savoir», dénonce Idir Achour.