Aujourd'hui, les boulangers et les propriétaires des bains maures de Sebdou marcheront solidairement avec un des leurs, arrêté et écroué, jeudi dernier, par les services de sécurité. Les marcheurs pacifistes observeront une halte devant le tribunal pour exprimer leur rejet de la « hogra ». Les faits : un fournisseur de pain, Ahmed Bekhti, a été intercepté, jeudi, alors qu'il acheminait 5 00 litres de gas-oil vers sa boulangerie. Ce qui suscite des interrogations et surtout de la colère, c'est que M. Bekhti était détenteur d'une autorisation dûment signée par les autorités compétentes pour approvisionnement en carburant et circulation (autorisation portant le n°230/cms/ datée du 7 juin 2006 et signée par le chef de la daïra) Malgré ce document, le boulanger en question et deux de ses compagnons ont été arrêtés et mis en détention. Dans un premier temps, les deux boulangers que compte la ville et tous les propriétaires des bains maures avaient décidé de faire grève, hier. Revenant à de meilleurs sentiments et ne voulant pas pénaliser la population, ils ont opté, finalement, pour une marche pacifique et un sit-in devant le parquet, le jour de la comparution de leur collègue. Pour rappel, dans cette région frontalière, l'approvisionnement en mazout et son acheminement sont soumis à une autorisation. C'est là une mesure des responsables de la wilaya pour lutter contre le trafic du carburant. Mais, c'est le constat de tous, des dépassements sont enregistrés par différents services d'où cette colère des boulangers et des propriétaires de bains maures. Ici, à Sebdou, l'on parle d'« erreur impardonnable d'officiers de police qui, selon des sources autorisées, seraient sanctionnés. » En tout cas, à la veille du procès de Ahmed Bekhti, les gens ici, qui s'estiment victimes de discrimination, ont ras le bol d'être sous les projecteurs. « Nous sommes des citoyens algériens qui ne demandent qu'à vivre en paix, mais, nous n'hésiterons jamais à dénoncer la hogra. »