Pour étancher leur soif, les habitants recourent aux moyens traditionnels qui consistent à tirer l'eau à partir des puits, ramener l'eau à l'aide de jerricans à partir de sources naturelles. Dans la commune d'Aghribs, daïra d'Azeffoun, à 40 km au nord-est de Tizi Ouzou, Tamassit, un des grands villages de la commune, n'est toujours pas doté d'un réseau d'alimentation en eau potable (AEP). Les habitants de ce village, qui renferme plusieurs hameaux, souffrent, à l'instar de leurs voisins immédiats (Aït Ouchene, Agraradj…) du problème d'eau particulièrement, en plus du manque d'autres commodités (gaz naturel, assainissement). Bien qu'il soit mis en service en décembre 2012, le projet de l'AEP du flanc nord, consistant à raccorder 8 communes de la zone nord de la wilaya au réseau du barrage de Taksebt, n'a pas encore touché ce village qui, de l'avis d'un habitant, «n'a pas d'eau, en réalité, depuis 1962». C'est après une virée sur place que nous avons pu recueillir les doléances des villageois. «Dans les années 80, les autorités ont procédé à l'installation d'un réseau AEP dans notre village, mais sans jamais alimenter nos foyers en eau. Aujourd'hui, ces vieilles conduites sont toutes corrodées. Contrairement à d'autres villages, nous devons à la fois demander la rénovation de ce réseau et en même temps réclamer notre alimentation à partir du barrage de Taksebt, puisque la conduite principale de refoulement a traversé la périphérie de Tamassit, au lieu-dit Lahdoud.», nous dira à ce propos C. Achour, représentant du comité de ce village. Malgré la carence en cette matière vitale, et sans jamais croiser les bras et se lamenter sur leur sort, les villageois se sont donné la peine de se débrouiller et faire avec les moyens de bord, afin de s'approvisionner en cette matière. En effet, pour étancher leur soif, les villageois de Tamassit recourent aux moyens traditionnels qui consistent à tirer l'eau à partir des puits construits à cet effet, ramener l'eau à l'aide de jerricans à partir de sources naturelles et de fontaines traditionnelles, et s'alimentent également par le moyen de captage de sources en vue de satisfaire un tant soit peu les besoins domestiques en eau des familles. Cependant, en été, lorsque le niveau des quantités d'eau est réduit et ne pouvant plus satisfaire aux besoins de tous les habitants, des mésententes surgissent. «Pour éviter ce genre de litiges, l'organisation du village a mis en place un plan pour le partage équitable des quantités existantes.», affirme notre interlocuteur, ajoutant : «Pour le reste, l'APC d'Aghribs nous fait parvenir de l'eau à l'aide de citernes pour alléger un tant soit peu notre souffrance.» Pour sa part, Said Miarouf, un élu à l'APC, assure que Tamassit et une partie d'Agraradj, un village voisin, ont bénéficié de 26 km de réseau (tous diamètres confondus) dans le cadre d'un programme de la direction de l'urbanisme et de la construction portant amélioration urbaine. Dans le même sillage, M. Miarouf ajoutera : «Dans le cadre du raccordement au réseau du flanc nord des villages Agouni Ghezifen, Iâggachen, Taghanimt, Taboudoucht, Ighil Mahni, Cheurfa Bourzik, Ibsekriene, Houbelli et Izirouen, ces derniers ont bénéficié en décembre 2012 d'un programme du ministère des Ressources en eau pour la réfection de leurs réseaux AEP». Par ailleurs, l'on a appris sur place d'un représentant du comité du village d'Ait Ouchen que cette localité a été, la semaine dernière, privée d'eau pendant 3 jours, à cause d'un déboîtement de la conduite de refoulement du flanc nord au niveau du lieudit Aguelmim (Aït Ouchen), survenu à la suite d'un glissement de terrain. Les flots d'eau échappés au point de la rupture de la tuyauterie ont engendré d'importants dégâts aux terres et propriétés des habitants du voisinage. Ces derniers comptent d'ailleurs saisir d'ores et déjà les responsables de l'ADE, de l'Hydraulique et les autorités locales et de daïra pour demander leur indemnisation.