Ali Benflis s'engage à institutionnaliser la pratique de l'adresse annuelle du président de la République sur l'état de la nation devant le Parlement réuni en congrès. Le candidat indépendant à la présidentielle du 17 avril prochain, Ali Benflis, a rendu public hier son «projet de nouveau national». Comme il l'avait annoncé lors de sa déclaration de candidature, l'ancien chef de gouvernement révèle dans le détail les réformes qu'il préconise pour le pays. Réformes économiques, indépendance de la justice, réformes de l'Etat, ce sont les maîtres mots de son programme politique. Par la réforme de l'Etat, le candidat «vise l'instauration d'un Etat de droit démocratique, fondé sur des institutions fortes, responsables, ayant pour principes et modes de fonctionnement, les règles de bonne gouvernance et les mécanismes de concertation et de dialogue». Pour lui, «la transparence dans le fonctionnement des institutions et de l'Etat suppose la transparence financière, administrative, des procédures publiques, mais également la transparence politique et des processus de l'action publique, en fournissant à la société civile toute l'information nécessaire et constitue le premier niveau de contrôle, a priori, de l'action publique». «Le second niveau de contrôle intervient, a posteriori, par les institutions de l'Etat et œuvre à évaluer l'action publique dans la prise et la mise en œuvre des décisions et dans ses résultats», développe le candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain. «L'Etat de droit, indique-t-il encore, sera un vecteur essentiel pour le rejet de la violence comme moyen d'expression et/ou d'action politique.» Il sera, selon lui, «le garant du respect et de la concrétisation des principes de l'appel du 1er Novembre 1954 et des résolutions du Congrès de la Soummam qui ont consacré les libertés fondamentales dans le respect de l'identité, des valeurs et des principes du peuple algérien». S'il est élu président de la République, le candidat promet, en effet, «la mise en en place des fondements pérennes d'un Etat de droit articulé autour d'une justice indépendante, forte et en mesure d'assurer l'égalité effective des citoyens devant la loi, la révision, fin 2015, des statuts du CSM par un renforcement de ses prérogatives, la révision des statuts des magistrats, des partenaires et des auxiliaires de justice après concertation avec les professionnels de la justice, et la lutte contre toutes les formes de corruption dans la vie politique, la révision du cadre légal de publication des déclarations de patrimoine des représentants de l'Etat, de l'Exécutif, des membres du Parlement et des élus locaux pour plus de transparence, le renforcement des mécanismes de contrôle du patrimoine». «Le chef du gouvernement sera issu de la majorité» Ali Benflis projette de former un «pacte» national contre la corruption. Si l'ancien chef de gouvernement a décidé de «restaurer la norme constitutionnelle de la limitation à deux quinquennats du mandat présidentiel», il compte aussi «responsabiliser le gouvernement au moyen d'un partage rationalisé des tâches au sein de l'Exécutif de la nation». Pas seulement : il va également «institutionnaliser la pratique de l'adresse annuelle du président de la République sur l'état de la nation devant le Parlement réuni en congrès». Selon le document, dont El Watan a reçu une copie, «la fonction constitutionnelle de chef du gouvernement sera aussi rétablie». Il sera également, indique la même source, «l'émanation du parti ou de la coalition de partis majoritaires aux élections législatives». Pour contrôler son action, Ali Benflis prévoit «l'évaluation de la qualité des services publics et de l'efficacité des politiques mises en œuvre, de manière à assurer une transparence financière, administrative et politique, et de renforcer les capacités et les missions de la Cour des comptes, de l'Inspection générale des finances, de l'Inspection générale des affaires sociales». Le droit à l'information sera consacré et garanti, promet le candidat Ali Benflis qui compte «instituer l'obligation de communication des institutions et organismes publics, lever toutes les contraintes à caractère politique ou administratif sur le droit à l'information et à la liberté d'expression, dépénaliser le délit de presse, mettre l'audiovisuel algérien en capacité de répondre à la demande nationale et de relever le défi de la concurrence des chaînes de télévision étrangères, notamment à travers la création de chaînes généralistes et thématiques, à capitaux publics et privés». Pour lutter contre la bureaucratie et la relance de l'économie, l'ancien chef de gouvernement préconise un «Plan d'urgence de simplification administrative pour les citoyens et les entreprises qui, dans son volet entreprises, réduira les délais de traitement et d'obtention des autorisations requises». Ce plan concernera toutes les procédures, notamment en matière de traitement des dossiers de «création d'entreprises ; de dédouanement des marchandises aux ports d'entrée ; d'obtention des licences et permis d'exploitation dans tous les secteurs, ainsi que des permis de construire ; de paiement de tous les impôts et taxes ; d'inscription à la CNSS et à l'administration des impôts ; et toute autre interaction avec l'administration qui représente un frein aux affaires». A une semaine du début officiel de la campagne électorale, la direction de campagne du candidat indépendant, Ali Benflis, en rendant public son programme, veut certainement donner le temps aux électeurs de prendre connaissance du projet de renouveau national que présente l'ancien chef de gouvernement.