Dans sa lettre de démission envoyée au président du FCE, le patron de la NCA Rouiba dénonçait «le peu de respect qui a été accordé, tant aux membres qu'au règlement intérieur de cette institution qui méritait bien mieux que cette mascarade de soutien électoral». Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a démenti hier la démission d'une quarantaine de membres en signe de protestation contre le soutien de l'organisation patronale à un nouveau mandat électoral du président Abdelaziz Bouteflika. «A part le courrier de Slim Othmani, je n'ai reçu aucune lettre de démission», a déclaré M. Hamiani à elwatan2014, site entièrement dédié à l'élection présidentielle, en marge d'une rencontre-débat organisée à l'hôtel El Aurassi, à Alger, en présence de Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Bouteflika et d'autres associations favorables à un 4e mandat du président sortant. En dépit de la démission médiatisée de Slim Othmani, patron de l'entreprise familiale n°1 en Algérie des jus de fruits Rouiba, le président de l'organisation, traversée par un grand malaise, affirme que le FCE «n'est pas du tout ébranlé par la démission de Slim Othmani». «Je respecte sa personne et sa décision, mais les motifs qu'il invoque sont injustes, car les statuts et le règlement ne préconisent aucune interdiction. Dans certains pays, comme les Etats-Unis, les patrons organisent des déjeuners informels avec les partis politiques, qu'ils financent, par ailleurs», confie-t-il. Le président du FCE s'en prend même au patron réfractaire, en l'accusant d'avoir déserté l'organisation. «Je lui demande juste d'être plus présent au FCE. Il fait partie du comité d'organisation stratégique, mais n'a pourtant mis les pieds à aucune réunion. Je suis d'accord pour qu'il se positionne en donneur de leçons, mais qu'il vienne aux assemblées générales», lance Hamiani en terme de défi. «Il n'a pas pensé aux conséquences de ses propos et maintenant, le FCE est mal vu. Il a une mauvaise image et ses membres sont catalogués comme des voyous», ajoute-t-il, non sans déplorer les appels lancés à boycotter les produits du FCE. Dans sa lettre de démission envoyée au président du FCE, le patron de la NCA Rouiba dénonçait «le peu de respect qui a été accordé, tant aux membres qu'au règlement intérieur de cette institution qui méritait bien mieux que cette mascarade de soutien électoral». Othmani avait également chargé le patron du FCE : «Il s'agit tout simplement d'une question de principe que vous n'avez pas eu le courage, en votre qualité de président, de faire respecter. Ma déception, tant à votre égard qu'à celui du FCE est grande, mais ma détermination de chef d'entreprise engagé s'en trouve renforcée», notait-il dans sa missive. Avant lui, c'était l'ancien chef de gouvernement et candidat à l'élection présidentielle, Ali Benflis, qui avait appelé l'association patronale à observer la neutralité. Un appel resté sans écho. Demain, le FCE tiendra une réunion extraordinaire du conseil exécutif probablement pour faire le point sur l'onde de choc suscitée par son soutien controversé à Bouteflika, candidat malade et usé.