-Vous avez souligné lors de votre allocution d'ouverture une différence d'approche pour ce qui est du taux de consommation des budgets de la wilaya. Qu'en est il vraiment ? Mes observations concernent le bilan d'activités de la wilaya pour 2013, où il a été relevé une amélioration de la consommation des crédits alloués à notre wilaya, passant de 12 à 24% entre 2012 et 2013. Un écart positif, selon la direction du budget, mais j'ai critiqué cette approche que je trouve erronée, car le décompte doit se faire autrement s'agissant pour la plupart de projets quinquennaux ; donc, le pourcentage doit concerner la globalité de l'enveloppe sur les cinq années et non pas annuellement. Ce qui conforte cette lecture, c'est évidemment le fait que les autorisations de programme se confondent désormais avec les crédits de paiement, nous n'avons pas de crédits annuels, donc pour le décompte il faut diviser l'autorisation de programme par cinq pour avoir le taux réel de consommation annuelle. Cette proposition est dans l'intérêt de l'administration, nous ne sommes pas là juste pour critiquer, mais comme force de proposition. Nous voulons mettre l'accent sur les montants alloués au titre de l'exercice 2013 et les opérations inscrites, car la consommation des enveloppes budgétaires devrait correspondre à une réalisation sur le terrain du projet correspondant. En 2012, le montant alloué était de 23 milliards de dinars, il est descendu à 4 milliards de dinars en 2013. Vous avez remarqué que le directeur du budget m'a tout de suite rétorqué que le plafonnement de 2012 est dû au programme complémentaire enregistré durant le dernier mois de l'année. -Vous semblez banaliser cette faiblesse du taux de consommation... Je pense que le taux de consommation des budgets n'est pas une fin en soi. C'est ce qui correspond comme projets concrétisés sur le terrain qui nous importe. C'est un indicateur certes, mais je préfère avoir un taux de consommation annuel de 10% sur 100 milliards de dinars que 90% sur 10 milliards tout compte fait. L'essentiel est de donner une orientation positive aux programmes et budgets alloués à notre wilaya qui a longtemps été pénalisée parce qu'elle était dépourvue d'un plan d'aménagement de la wilaya. On nous refusait systématiquement l'inscription de certains projets sectoriels à cause de cette lacune. Ce Plan d'aménagement de wilaya en est désormais à sa 3e phase et très prochainement la 4e, il sera soumis à l'approbation de l'APW et nous passerons la vitesse supérieure. Les grands axes de développement seront inspirés de ce plan qui constituera notre bible pour la préparation du plan quinquennal 2015/2019 que nous présenterons après l'approbation. La présentation du plan d'aménagement de la wilaya (PAW) fera l'objet d'une session extraordinaire de l'APW au mois de mai prochain. -Le bilan du dossier de l'emploi est contesté par les chômeurs ; qu'en pensez-vous ? Nous avons pris en charge ce dossier en tant qu'observateurs et contrôleurs. Nous avons fait le diagnostic nécessaire durant une session entièrement dédiée au dossier. Nos remarques et recommandations ont été transmises à qui de droit. Ces instances nous ont présenté un bilan qui augure d'une amélioration a priori. Mais nous avions demandé des listes nominatives comportant les coordonnées précises des demandeurs d'emploi effectivement placés par l'Anem ainsi que la désignation des employeurs. Nous avons par ailleurs insisté sur le volet accompagnement des jeunes lors du processus de recherche, de test et de recrutement final, mais force est de constater que les choses n'ont pas évolué. Par ailleurs, c'est sur la base des requêtes des comités de chômeurs que nous avons demandé une copie électronique de la base de données de l'ANEM à Ouargla dans son volet placement nominatif. Nous savons à présent que cette base de données inclut 11 011 demandeurs d'emploi au 31/12/2013. Les listes que nous avons demandées concernent le chiffre officiel qui nous a été notifié, à savoir 7253 placements effectifs au niveau des entreprises de Hassi Messaoud. Nous attendons toujours cette liste électronique. -Pourquoi, à votre avis, la contestation des chômeurs reste la même malgré la série de mesures que vous évoquez ? Comme je l'ai déjà dit, c'est parce que les instances de l'emploi dans notre wilaya maintiennent cette attitude ostentatoire vis-à-vis des chômeurs que leurs portes sont fermées devant les demandeurs d'emploi. L'absence de dialogue les pousse vers la rue et il faut impérativement que ce genre d'agissement cesse et que chacun prenne ses responsabilités. Il faut consacrer une journée de réception combinée entre les directeurs de l'emploi et l'Anem pour écouter les doléances des chômeurs et y remédier. Ces responsables prétextent l'absence de sécurité vu les incidents enregistrés auparavant, mais nous avons proposé de renforcer la couverture sécuritaire des instances de l'emploi lors de la réception des chômeurs qui est loin d'être une fin en soi, mais contribue à le rendre plus positif en lui donnant l'information exacte. -Le rôle de l'APW dans le dossier de l'emploi a été forte, vous persistez à vous en mêler… Nous sommes les élus du peuple et c'est de notre devoir d'écouter, dialoguer, mais aussi de trouver des solutions. Nous n'allons fuir ni nos responsabilités ni les critiques, aussi virulentes soient-elles. En plus, c'est l'absence de l'ANEM qui nous a poussés à la supplanter vis-à-vis des chômeurs que nous continuerons à recevoir et réconforter.