Hier, on a frôlé l'émeute à Alfatus, une des rares filiales de production du groupe Sider. Plus de 550 travailleurs s'étaient regroupés devant le siège de leur direction générale pour interdire l'accès à leurs cadres dirigeants, dont le président-directeur général. Il a fallu toute la sagesse de leurs représentants syndicaux pour calmer des esprits surexcités par des menaces de licenciement exprimées à l'encontre de plusieurs d'entre eux par le directeur général. Ce mouvement de colère a été aussitôt suivi de la décision d'une grève illimitée jusqu'à la satisfaction des revendications contenues dans la plateforme votée à l'unanimité lors de l'assemblée générale du 5 juin 2006. Un terrain d'entente semble avoir été trouvé avec l'engagement des responsables de la filiale de donner suite à certaines de leurs revendications. Rappelons qu'outre la mise à l'écart définitive de leur premier responsable et l'octroi de contrats à durée indéterminée à 117 des leurs en poste depuis des années, les travailleurs exigent la privatisation de leur filiale au profit de la société indienne Mittal Steel. Ils ont estimé que contrairement à la germano-britannique Primary et Bender soumissionnaire à l'acquisition de Alfatus, et qui a multiplié les reculades, seule Mittal Steel est à même de répondre à leurs aspirations socio-professionnelles. Ce mouvement de grève illimitée arrive mal à propos. Il intervient à 2 mois de la mise en route d'un plan de charge consistant en 2 importants marchés nationaux que cette filiale a pu décrocher malgré une forte concurrence étrangère.