La journée nationale de la Victoire, le 19 mars, a été fêtée convivialement mercredi dernier dans la salle archicomble du Petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Aux termes de la manifestation, organisée par des fils et des filles de chouhadas, des «pupilles de la nation» et des moudjahidine, ainsi que le directeur général des archives nationales, M. Abdelmadjid Chikhi, ont reçu des tableaux d'honneur de la part des organisateurs. Après la projection d'un film documentaire sur la révolution de Novembre, le directeur des archives nationales a retracé l'historique du cheminement du mouvement national indépendantiste depuis les années 1920, jusqu'à l'aboutissement au 18 mars 1962, journée de la signature des Accords d'Evian pour le cessez-le-feu, avant le référendum pour l'indépendance de l'Algérie, le 1er juillet de la même année. Selon M. Chikhi, depuis le début du mouvement national pour l'indépendance, soit en 30 ans seulement, l'Algérie a payé un très lourd tribut. «Il ne faut pas oublier qu'en 1830, lorsque la France a envahi l'Algérie, nous étions 10 millions d'habitants, et à l'indépendance, en 1962, il n'en restait à peine 9 millions d'Algériens». De plus, ajoute-t-il, «l'Algérie n'a pas été conquise par la France à cause du coup d'éventail du Dey d'Alger, mais parce que notre pays est convoité par toutes les anciennes puissances du monde, en raison de sa situation médiane, stratégique dans l'Afrique du Nord en matière de commerce et autre. Exhortant les nombreux jeunes présents à recueillir autant que faire se peut tout ce qui a rapport avec l'histoire de l'Algérie, notamment de la révolution de Novembre, auprès de ceux qui sont encore en vie parmi ces moudjahidine, bibliothèques de renseignements, mais illettrés pour la plupart, et ne peuvent écrire eux-mêmes l'histoire de leur parcours. Au cours des débats à propos de «refus par certains responsables de baptiser des espaces publics au nom de chouhadas», M. Chikhi, avouera que cela le dépasse, appelant tous ceux qui possèdent des documents écrits ou photographiques, ou tous autres objets ayant trait à la guerre de libération nationale, de les mettre à la disposition des archives nationales, ou leurs copies. Tous les renseignements nécessaires du donateur seront mentionnés pour la mémoire, a expliqué M. Chikhi en conseillant aux jeunes à toujours défendre leur patrie et son unité. «C'est ce qu'ont fait nos aînés dans leur lutte, grâce à laquelle ils ont réussi à amarrer l'Algérie à la victoire que nous fêtons aujourd'hui», dira-t-il. Il a en outre invité l'assistance à voir absolument le film sur la guerre d'Algérie, réalisé en 1962 par des Bulgares, annonçant qu'une copie du documentaire sera offerte à la maison de la Culture Mouloud Mammeri.