Du ciel ou du pont des navires, les recherches s'effectuaient à l'œil nu hier dans l'océan Indien où ont été repérés des débris provenant peut-être du Boeing de Malaysia Airlines disparu il y a exactement deux semaines. Des moyens considérables sont engagés depuis la disparition inexpliquée, le 8 mars, du Boeing 777 de Malaysia Airlines assurant de nuit la liaison Kuala Lumpur-Pékin avec 239 personnes à bord, dont 153 Chinois, 4 Français et 2 Canadiens. Les recherches mobilisent des dizaines d'avions et de navires civils et militaires dotés des technologies de surveillance les plus modernes. Des satellites ont été redéployés et les Etats d'Asie-Pacifique ont passé au crible leurs données radars. En vain. L'avion s'est comme volatilisé après avoir quitté son plan de vol peu après son décollage de la capitale malaisienne, et mis le cap sur l'ouest. Deux couloirs ont été définis pour orienter les recherches : un allant de la Thaïlande à l'Asie centrale, et l'autre de l'Indonésie à l'océan Indien. Les opérations se concentrent depuis jeudi sur l'extrême sud de cet océan, à 2500 km de la ville australienne de Perth, dans l'une des zones les plus inhospitalières de la planète, aux portes de l'Antarctique. C'est dans cette zone que des satellites ont photographié, le 16 mars, deux gros objets flottants, dont l'un de 24 mètres, qui pourraient être des débris du Boeing. Cinq avions ont survolé sans résultat le périmètre, vendredi, dans des conditions météo défavorables avec une visibilité variable et une forte houle qui immerge par intermittence les objets recherchés. «Un objet flottant sur la mer depuis aussi longtemps (...) peut avoir coulé au fond», a prévenu le vice-Premier ministre australien, Warren Truss, évoquant en outre la possibilité que l'objet repéré par satellite soit un conteneur tombé d'un bateau. Le périmètre a été étendu et le nombre d'appareils augmenté. Deux navires marchands, dont le porte-véhicules norvégien St Petersburg, croisent également dans la zone. Un bâtiment ravitailleur de la marine australienne, le HMAS Success, devait y parvenir dans l'après-midi. Les avions volent à basse altitude et le travail d'observation se fait à l'œil nu. Le procédé «le plus efficace dans ce genre d'opérations est d'utiliser les yeux et une paire de jumelles», a expliqué Olav Sollie, un responsable de l'armateur norvégien Höegh Autoliners, propriétaire du St Petersburg. «Les observations se font du pont du bateau situé à 25 mètres (au-dessus de l'eau), ce qui permet de voir bien et loin», a-t-il déclaré à la télévision publique australienne ABC.