Il y a 17 ans disparaissait l'écrivain et journaliste Chérif Chenatlia à l'âge de 42 ans, laissant une oeuvre inachevée. L'auteur du roman ‘Namoussa' est né en 1955 à Aïn Beïda, dans une modeste famille. Toute sa scolarité; du primaire au secondaire, s'est déroulée dans sa ville natale. Il a rejoint Constantine pour suivre une formation de professeur d'arabe. Jeune déjà, il se nourrissait de lectures de romans. «Chérif que j'ai côtoyé depuis l'enfance jusqu'à sa mort, témoigne Rebaï Chaïb, était très attaché aux belles lettres. Il a commencé à écrire de la poésie dès le cycle moyen. Il a lu pratiquement tous les auteurs célèbres de la littérature arabe, comme Taha Hussein, Al Manfalouti, Ahmed Chawki et plus tard Tahar Ouettar.» A peine adolescent, Chérif a commencé à produire des poèmes et même des nouvelles qu'il fera parâtre dans la revue El Amel, en langue arabe, cette revue trimestrielle des années 1970, qui, à côté de sa consoeur Promesses, publiée en français, promouvait les jeunes plumes. Chérif Chenatlia se fera découvrir pleinement quand il obtient le premier prix littéraire en 1981 grâce à son roman ‘Namoussa'. Publié la première fois par la direction de la culture de Constantine, il le sera une seconde fois par la défunte SNED. Le jeune auteur noue des liens avec des créateurs de sa génération et même avec feu Tahar Ouettar dont il devint ami et membre de sa fondation El Djahidia. Chenatlia écrit d'autre oeuvres de fiction, comme le roman ‘Aïda', dans lequel l'héroïne est positive, contrairement à celle de ‘Namoussa'. Malheureusement ce roman demeurera à l'état de manuscrit. Cela n'empêche pas l'auteur de produire poésie, nouvelles et romans dont certains sont parus dans des revues et quotidiens arabophones, notamment An Nasr dont il devint correspondant pendant de longues années. Durant toute sa vie, il n'a cessé d'encourager les jeunes talents en leur consacrant des articles dans les journaux. Comme professeur d'arabe, il a donné le meilleur de lui-même jusqu'au jour où il apprit qu'un mal terrible le rongeait. Après avoir lutté contre sa maladie, Chérif Chenatlia tire sa révérence le 27 mars 1997, à Aïn Beïda, laissant une oeuvre inachevée mais digne d'être connue. Dix-sept ans après sa mort, rien n'a été fait pour honorer sa mémoire, ne serait-ce que par des séminaires et des colloques dédiés à son nom, et que devrait abriter sa ville natale.