Une réunion de travail a regroupé, hier, le premier responsable du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Haraoubia, et les membres du bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES). Quatre points importants ont été à l'ordre du jour de cette rencontre : il s'agit des dossiers relatifs aux salaires, au logement, au statut de l'enseignant ainsi que la démocratisation de la gestion de l'université. Les représentants du CNES ont qualifié cette réunion de positive. Concernant la revalorisation des salaires, le ministre a expliqué que la décision d'augmenter les salaires des fonctionnaires de tous les secteurs a été décidée lors d'une réunion interministérielle. Le ministre nous a informés que d'ici la fin du mois de juillet nous serons fixés sur le chiffre exact des augmentations. Alors qu'une autre augmentation interviendra dans le cadre de la révision du statut de la Fonction publique. Il nous a, en outre, rassurés que le corps enseignant bénéficiera d'une revalorisation conséquente », a soutenu Ali Boukaroura, porte-parole du CNES. Le logement est un autre problème dont souffrent les enseignants du supérieur. 60% des enseignants ne sont pas logés et malheureusement leur nombre ne cesse d'augmenter. En 1999, 2000 enseignants ont bénéficié d'un logement avec un statut particulier (logement conventionnel). « Les enseignants qui ont eu ces logements n'ont pas reçu, en contrepartie, un papier en leur nom, stipulant que l'habitation leur revient de droit. Aujourd'hui, l'OPGI a décidé de les attaquer en justice. Nous avons demandé aux concernés de revoir cette question et de changer le logement conventionnel en logement social », a soutenu notre interlocuteur, qui estime que ce problème est définitivement réglé puisque les enseignants vont avoir des contrats de location individuels et ceux qui ont les moyens peuvent même acheter leur logement. Quant au troisième point portant sur le statut de l'enseignant, les deux parties se sont mises d'accord pour réactiver la commission mixte chargée de finaliser ce dossier. Il reste que pour le dossier de la démocratisation de la gestion de l'université, qui doit passer par l'élection des doyens et des chefs de département, dans la perspective de l'élection des présidents d'université, le ministère a rejeté la revendication des syndicalistes. Aujourd'hui, le conseil national du CNES réunira toutes les sections pour leur soumettre les résultats de cette rencontre. Après évaluation de ce travail, les syndicalistes décideront de la démarche à suivre. Par ailleurs, notons que les enseignants grévistes maintiennent toujours la pression et refusent de réintégrer les salles de cours tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. Rappelons que plusieurs universités sont paralysées et le mouvement de débrayage se poursuit. « Le ministre a décidé de dialoguer avec la direction du CNES, composée de personnes qui ne sont pas en grève », a tenu à préciser M. El Bahi, membre du CNES. Toutefois, celui-ci a soutenu que les grévistes vont tout de même évaluer les résultats de cette rencontre tout en étant persuadés que « cette situation ne peut connaître un dénouement que par la prise en charge sérieuse et concrète des revendications socioprofessionnelles des enseignants en grève. Pour nous, le préalable maintenant est la levée des poursuites judiciaires contre les représentants du CNES », a souligné M. El Bahi. Le comportement du recteur de Blida dénoncé Dans une note adressée aux enseignants, le recteur de l'université de Blida invite l'ensemble des enseignants à reprendre leur activité pédagogique. Le recteur appelle à la sagesse et au sens de responsabilité de tout un chacun pour la clôture de l'année universitaire dans les meilleures conditions. Le recteur a expliqué que les revendications des enseignants sont prises en charge par la tutelle d'où la nécessité de reprendre les cours afin de préserver les intérêts des étudiants et éviter de compromettre l'année universitaire. Dans cette même université, les enseignants en grève, depuis le 13 mai 2006, ont dénoncé les graves dérives occasionnées par le recteur de l'université, qui « sur instruction de la tutelle a fait appel à la gendarmerie, à la police et à des éléments extérieurs à l'université, non identifiés, à l'intérieur du campus pour intimider les enseignants en grève. Cette intervention d'éléments extérieurs à l'université n'est pas isolée. Cela a été aussi signalé ailleurs, notamment à l'université Mentouri de Constantine », déplorent les représentants du CNES. Les grévistes réunis, hier, en assemblée générale à l'USTHB ont dénoncé ces violations répétées des franchises universitaire et fait endosser l'entière responsabilité au ministre. « Ces agissements, en fait, dénotent le désarroi et l'affolement du ministre devant une situation qui lui échappe de jour en jour », explique les représentants de la section CNES-USTHB.