De nombreux habitants des chalets ont observé un sit-in hier devant le siège de la daïra de Bordj Menaïel pour réclamer leur relogement dans des appartements décents. «On en a marre des fausses promesses. Les autorités locales n'ont assuré que le programme des 1.200 logements publics locatifs (LPL), qui est en cours de réalisation et destiné aux occupants des chalets, mais aujourd'hui on a appris qu'ils seront attribués aux cas sociaux», s'indignent des protestataires qui se plaignent de la détérioration de leurs habitations. «Nos chalets sont dépassés par le temps. Ils sont très dégradés et certains présentent même des infiltrations d'eau. Nous ne pouvons plus y vivre», ajoutent-ils en rappelant que de nombreux chalets avaient pris feu durant ces dernières années à cause de courts-circuits. Les concernés affirment que certains sites abritant ces habitations provisoires sont devenus de véritables lieux de cache-misère, dépourvus de moindres commodités nécessaires à la vie. Ceux qui y résident déplorent surtout le manque d'aires de jeu, d'infrastructures éducatives, en relevant la détérioration des routes, comme c'est le cas au site Vachet et Oued El Bessbas. Les écoles primaires qui avaient été construites en préfabriqué sur les lieux en 2004, ont été saccagées avant même leur mise en service. Mais cela n'a donné lieu à aucune poursuite judicaire. Aujourd'hui, les «appréhensions» des habitants de ces sites sont accentuées par les retards enregistrés pour le lancement du programme des 1500 logements affectés à la commune pour l'éradication des chalets. Contacté, un responsable local affirme que ce quota a été inscrit en 2013 dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. 1.000 logements seront construits, selon lui, au lieudit Vachet, alors que les 500 autres seront réalisés sur une assiette à vocation agricole, sise à la sortie ouest de la ville. Notre interlocuteur se veut très rassurant, précisant que les projets seront réalisés par des entreprises étrangères et expérimentées dans le domaine. «Les services concernés ont décidé d'octroyer les marchés de gré à gré pour qu'il n'y aura pas de retard», note-t-il. A rappeler que 2.500 autres appartements sont affectés au profit des localités de Dellys (1.000), Boudouoau (1.000) et Boumerdès (5.000), pour le relogement des occupants des chalets. Mais les travaux ne sont pas encore entamés en raison notamment des difficultés d'accès au terrain. A signaler que la wilaya de Boumerdès compte plus 13.000 chalets qui ne sont pas encore démantelés.