En plus de socialiser un rite printanier en perdition et jadis observé uniquement à l'échelle familiale, ce festival a mis en exergue quelques métiers traditionnels en plein essor pratiqués dans la région. Le centre culturel Hami Arezki, dans la commune de Tifra, n'a pas désempli le week-end passé. Le festival du printemps intitulé Tamaghra ouderyis organisé par la dynamique association Ithri Ibouraïne, et qui fête cette année, sa 3e édition, a transformé l'établissement en destination prisée des amoureux de l'art et de l'artisanat. Durant trois jours, la localité baignait dans une atmosphère de gaité qui a fait oublier pour un temps le stress généré par l'élection présidentielle et ses embarras collatéraux. De Béjaïa, d'Alger, de Tizi-Ouzou et d'ailleurs, un public nombreux est venu honorer cette manifestation qui a pour vocation de perpétuer les rites du printemps et d'encourager les métiers traditionnels. Tenue sous le parrainage de Amour Abdenour, cette fête riche et plurielle a tenu toutes ses promesses. En plus de socialiser un rite printanier en perdition et jadis observé uniquement à l'échelle familiale, ce festival a mis en exergue quelques métiers traditionnels en plein essor pratiqués dans la région. Les stands d'exposition-vente dressés dans la cour et le hall du centre culturel font étalage de divers produits du terroir : des articles de vannerie, des gâteaux traditionnels, des robes et bijoux kabyles, du miel …etc. L'ouverture du festival a eu lieu le jeudi 20 mars par une campagne de plantation d'arbres suivie par une conférence sur les vertus médicinales de la plante aderyis la thapsia garganica utilisée dans la préparation du couscous auquel on fait honneur au début du printemps. Du théâtre avec la pièce théâtrale présentée par la troupe Inassen de Seddouk, de l'Achewiq avec la poétesse Nora d'Akbou, de la danse Kabyle, une table ronde avec l'artiste Amour Abdenour… ont été au menu du riche programme d'activités qui s'est étalé sur trois journées. Pour meubler les intermèdes, des projections de documentaires réalisés par l'association organisatrice, et des compétitions culturelles sont proposées au public.Le clou du programme, selon bon nombre de jeunes, est le gala artistique animé par Amour Abdenour et d'autres d'artistes de renom. Farid Farragui, Louisa, Amar Khodja, Idir Akfadou se sont succédés sur scène durant quatre heures et se sont donnés à cœur joie, au grand bonheur des nombreuses familles et des centaines de jeunes qui les acclamaient. En guise de récompense symbolique, un burnous blanc immaculé a été remis par Touak Mourad, commissaire du festival, au parrain du festival. Rendez-vous est donné pour l'année prochaine. De l'avis de nombreux convives, ce festival mérite un véritable coup de main des autorités de la wilaya, car autant par son programme que par sa large audience, il dépasse les compétences d'une association aussi dynamique soit-elle.