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L'ingérence saoudienne face à la passivité algérienne
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Depuis pratiquement la dernière rentrée, le royaume d'Arabie Saoudite ne cesse de manifester ouvertement son hostilité envers l'Algérie.
Ainsi, la chaîne satellitaire du wahhabisme, Igraa, s'est déchaînée contre la communauté ibadite de l'Algérie, en appelant carrément à son extermination. Sous le prétexte de la liberté de la presse, la diplomatie séoudienne déclare que cette chaîne n'exprime que son point de vue, qui, selon elle, n'a rien à voir avec la position officielle du royaume. De cette manière, la monarchie tente de montrer au monde un visage démocratique, comme si les responsables de cette chaîne propagandiste pouvaient s'ingérer dans des affaires des pays étrangers sans en référer à la monarchie. Celle-ci a, selon toute vraisemblance, adopté la même attitude que le Qatar vis-à-vis de Youcef al Karadhaoui, qui prêche contre eux dans la chaîne qatarie Al Jazeera.
Cette leçon de démocratie que le royaume veut donner à ses voisins et amis arabes et occidentaux cache en vérité un malaise profond qui perturbe son équilibre social. En effet, les prédicateurs saoudiens font la loi à condition de diffuser les messages du royaume pour endoctriner les populations et les rendre complètement débiles en les ramenant à l'âge de la pierre. Ainsi, le célèbre prédicateur Fayhan al Ghamdi, qui doutait de la virginité de sa fille Lama, l'aurait emmenée voir un médecin. Selon une travailleuse sociale qui a pu examiner Lama à l'hôpital où elle a été admise, le dos de la fillette était brisé et elle avait visiblement été victime d'un viol.
Accusé d'avoir violé et torturé à mort sa fille de cinq ans, Fayhan al Ghamdi a finalement été relâché après avoir accepté de payer une simple amende d'environ 50 000 dollars. Cette affaire, que les médias saoudiens ont passée sous silence, les militantes de Women to Drive, qui ont bravé l'interdiction faite aux femmes de conduire dans le royaume saoudien le 17 juin 2011, l'ont internationalisée à travers les réseaux sociaux. Contrairement à l'image qu'il donne de lui dans le monde avec ses pétrodollars, ce pays est en déconfiture économiquement et socialement. Il ne contrôle plus les intrigues dans ses propres palais. Les princesses se donnent en spectacle dès qu'elles quittent le royaume. En plus de la maîtrise domestique, le royaume saoudien, comme toutes les monarchies qui l'entourent commence à faire face à de vrais problèmes économiques et ceci explique en partie sa rage envers certains pays du Maghreb, notamment l'Algérie.
l'Arabie Saoudite ne contrôle plus ses paramètres macro-économiques
La question énergétique, par exemple, est particulièrement emblématique, car la région est un carrefour planétaire en la matière.
Cette situation ne l'empêche pourtant pas de faire face à des pénuries d'électricité. La consommation domestique a en effet explosé durant la dernière décennie. Entre 2000 et 2013, les demandes de gaz naturel et de pétrole ont augmenté de 29% et 41% au Koweït, pour ne prendre que ce pays. Cet emballement est lié à la croissance rapide du pouvoir d'achat et a été permis par les subventions colossales dans ce secteur — de 1,2% du produit intérieur brut (PIB) au Qatar à 7% en Arabie Saoudite. Ainsi, les pays du Golfe sont devenus les plus grands consommateurs d'énergie au monde par habitant, sans même être industrialisés.
Un Qatari, un Emirati ou un Koweïti consomme en moyenne deux fois plus qu'un Européen, tandis que l'Arabie Saoudite a les mêmes besoins énergétiques que l'Allemagne, 4e puissance industrielle mondiale et deux fois et demie plus peuplée. Si la tendance se poursuit, le royaume consommera en 2028 l'équivalent de 8,3 millions de barils de pétrole par jour, soit plus qu'il n'en exportera en 2014. Pour répondre à pareille expansion de la demande interne, les pays du Golfe seraient contraints de produire 80% d'énergie en plus d'ici 2015 par rapport au niveau de 2013, objectif qu'ils sont très loin de pouvoir accomplir. La situation de l'emploi est tout aussi préoccupante.
Premier indicateur en berne, la productivité des travailleurs nationaux a continuellement décliné depuis 1970, alors même que la richesse n'a fait que croître dans la région grâce aux exportations de pétrole et de gaz. Dans le même temps, le secteur des hydrocarbures n'a créé qu'un nombre marginal d'emplois. Le taux de croissance deux à trois fois supérieur à la moyenne internationale n'a pas empêché une augmentation constante du chômage. A l'exception du Qatar, il frappe aujourd'hui entre 10% et 20% de la population active de la région.
Contraintes d'embaucher en masse dans la fonction publique pour compenser le manque d'opportunités, ces monarchies font aujourd'hui face à un phénomène de saturation bureaucratique. Ces créations de postes pouvaient se justifier dans les années 1980, alors que la région était trois fois moins peuplée. Cette situation est aujourd'hui intenable : l'Etat emploie 90% des nationaux au Qatar ou au Koweït, plus des trois quarts en Arabie Saoudite. Bahreïn s'est même doté d'un appareil technocratique pour traiter les dossiers urgents à la place du gouvernement, véritable mastodonte paralysé par le poids d'une administration surdéveloppée. En outre, activer cette soupape ne suffira plus pour combler le manque de travail car, dans les vingt prochaines années, pas moins de 4 millions d'emplois devront être créés dans la région, selon la Banque mondiale.
La diplomatie Algérienne semble frileuse face à cette ingérence
Pendant que cette monarchie attise le feu à Ghardaïa et que le Qatar chasse dans les parts du marché gazier de l'Algérie en Italie, la diplomatie algérienne reste indifférente. Ainsi, le 26 février dernier, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, et l'ambassadeur du royaume d'Arabie Saoudite à Alger, Mahmoud Ben Hussein Kattane, qui lui a rendu une visite de courtoisie, ont souligné la nécessité de consolider les relations de coopération bilatérales dans divers domaines. Les deux parties ont salué le niveau des relations politiques entre les deux pays frères et ont exprimé le souhait que la dynamique de la coopération économique et commerciale puisse traduire le niveau de leurs relations politiques, confirme un communiqué du Conseil de la nation. Plusieurs questions d'intérêt commun ont été évoquées à cette occasion, notamment le rôle des deux pays dans le contexte des événements survenus dans la région arabe et l'instabilité qui y règne ainsi que la nécessaire coordination des efforts des deux pays, de par leur importance et leur influence en faveur de la stabilité et de la cohésion de la région arabe.
Plus grave, alors que l'Algérie est en ébullition en cette période électorale, avec le chaos provoqué par la nouvelle candidature de Bouteflika, les dirigeants du Koweït estiment que, néanmoins, Alger reste le meilleur intermédiaire pour tenter de désamorcer la guéguerre qui oppose Riyad et Doha. L'Algérie a été sollicitée pour user de ses bons offices en vue de régler le différend inter-monarchique qui oppose le Qatar à trois autres pays du Golfe, l'Arabie Saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis. Une demande en ce sens a été adressée par le Koweït, président en exercice du Conseil de coopération du Golfe, lors d'une visite d'un émissaire koweitien qui a rencontré le Premier ministre algérien. Il semble que le choix s'est porté sur l'Algérie en raison du fait que ce pays entretient de bonnes relations avec l'ensemble des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris le Qatar.
Par ailleurs, l'Algérie est connue pour sa capacité à conduire ce genre de diplomatie dans la plus grande discrétion. Rappelons que l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rappelé leur ambassadeur à Doha, début mars, en guise de protestation contre le soutien apportée par le Qatar aux Frères musulmans. Puis, le royaume saoudien a inscrit la confrérie sur la liste des organisations terroristes, une décision qui apparaît comme une grande opération de blanchiment des turpitudes saoudiennes. Pour Riyad, dans la perspective d'une réconciliation avec Obama, il s'agit de se dédouaner d'un soutien si indéfectiblement accordé à la nébuleuse du djihadisme erratique.
Cela depuis son apparition dans la décennie 1980 lors de la guerre anti-soviétique d'Afghanistan.
L'Algérie a été pourtant alertée sur la stratégie qatarie et wahhabite à son égard
Historiquement, les relations entre Alger et Riyad n'ont jamais été au beau fixe, jusqu'à l'arrivée de Bouteflika en 1999. Au temps de Boumediene, les Saoudiens qualifiaient le peuple algérien d'athée. Durant les années 1980, leur offensive pour diminuer les prix du baril du pétrole devait faire un ravage dans les pays dont les économies étaient fortement dépendantes des recettes pétrolières. Pour contrecarrer l'apparition des marchés spots (fixation libre du prix au jour le jour) des prix qui dépassent les prix officiels et qui est une conséquence directe du 2e choc pétrolier lié à la révolution iranienne et à la crainte de pénurie de pétrole brut, est instauré en 1985 le principe de la marge fixe par baril vendu aux raffineurs (netback policy), principe pervers qui conduira à l'effondrement des prix, c'est le contre-choc pétrolier de 1986, qui a mis l'Algérie en particulier à genoux.
Le prix du baril était descendu en dessous de 10 dollars, au point où Kasdi Merbah, Premier ministre de l'époque, a appelé les autorités saoudiennes pour leur rappeler qu'«elles étaient en train de nous enlever le pain de la bouche». Plus tard, ce qui était connu concernant le financement du terrorisme en Algérie, en Syrie et ailleurs par certains pays du Moyen-Orient, fait l'objet de témoignages de plus en plus nombreux et de preuves tout aussi irréfutables. Cette fois, c'est l'ancien directeur des services de renseignements internes français, Bernard Squarcini, qui témoigne sur le rôle du Qatar et de l'Arabie Saoudite dans le financement du terrorisme. Selon lui, les groupes djihadistes qui ont prêté allégeance à Al Qaîda sont financés principalement par le prince saoudien Bandar Ben Sultan (secrétaire général du Conseil de sécurité nationale et chef des renseignements généraux d'Arabie Saoudite) qui adopte une politique régionale indépendante de ses frères et ses cousins.
Ce chef des renseignements saoudiens est derrière le financement des groupes djihadistes en Afghanistan, en Syrie, au Liban, en Egypte, au nord de l'Afrique. Il a noté en outre que le Qatar, grand partenaire commercial et politique de la France, est impliqué par le financement voire l'armement des groupes islamistes combattant en Afrique contre l'armée française, pour camoufler et faire passer le soutien logistique et entraîner les groupes djihadistes. L'Arabie Saoudite a un rôle dans le financement et l'entraînement des groupes extrémistes, particulièrement au nord de l'Afrique, voire en Algérie. Anna Marie Lisa, présidente honoraire du Sénat belge, accuse, quant à elle, ouvertement l'Arabie Saoudite «d'œuvrer à déstabiliser volontairement les frontières sud de l'Algérie à travers, notamment, le financement des salafistes et djihadistes».
«L'Algérie, et par le rapt de ses diplomates à Gao, paye pour avoir combattu le terrorisme durant les années 1990», selon elle. «Les auteurs du rapt se sont, en particulier, attaqués au symbole de l'Algérie, en les personnes des diplomates enlevés», explique-t-elle. Eric Denussy, directeur du Centre français de recherches sur le terrorisme, et ancien officier des services secrets, tire la sonnette d'alarme : «La situation est très grave. L'Algérie est considérée par le Qatar, l'Arabie Saoudite et l'alliance entre les USA et les Frères musulmans comme le domino qui n'est pas tombé et qui doit tomber coûte que coûte.» Il accuse l'OTAN d'avoir reconfiguré le terrorisme dans la région du Sahel, avec l'intervention militaire engagée dans ce pays.
Conclusion
Il devient plus qu'urgent que les autorités saoudiennes clarifient leur position vis-à-vis de cette ingérence de la part d'une chaîne sous leur contrôle. C'est un pays qui prend sur lui l'ensemble des malheurs des pays arabes, africains et après le 11 septembre, les Etats-Unis et l'Europe. Il se veut gardien des deux Lieux saints. A entendre les prêches des vendredis dans ses deux grandes mosquées, on a l'impression qu'il est à l'écoute du monde musulman, mais lorsqu'il s'agit de capitaux, il recycle la totalité des ses recettes pétrolières en Occident. En 1999, lorsque les caisses algériennes étaient vides par leur faute et avec tout le poids qu'avait Bouteflika dans cette région, l'Algérie n'a reçu que des miettes : l'extension de quelques hôpitaux dont celui de Tizi Ouzou et la construction d'un CEM à Boumerdès.
Cette aide, d'ailleurs l'Algérie l'a payée très cher, en entraînant avec elle ses voisins immédiats. D'autre part, et avec un prêt de près de 15 milliards accordé à l'Egypte, les pays du Conseil de coopération du Golfe dictent la politique aux Egyptiens en les mettant dans une situation inextricable avec une frange importante de leur propre société. Finalement, le temps a donné raison au défunt Khomeiny qui avait appelé l'ensemble des musulmans à limiter leurs relations avec ce pays au hadj et à la omra dans une perspective de donner à ces deux Lieux saints un statut particulier qui empêcherait ce royaume de les utiliser comme un tremplin.


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