L'enquête financière ouverte par le ministère de l'Education nationale, en mars dernier, suite aux réserves de gestion soulevées depuis une année par l'association des parents d'élèves du CEM Massinissa (Bab El Oued), n'a toujours pas rendu publics ses résultats. « Pourtant, la commission a promis de faire connaître ses conclusions dans un délai de 15 jours », affirme M. Taliouine, président de l'association. « Comment se fait-il qu'aucune décision n'ait été prise alors que les faits sont clairs ? », s'interroge-t-il. Au passif de la « gestion » de l'établissement, sur lequel s'est penché la commission, il y a, avance le président de l'association, l'absence de documents y afférents durant la période 1985-2003. Il y a aussi les primes scolaires (2000 da) non versées depuis l'année scolaire 2003-2004 aux 370 élèves nécessiteux des trois écoles attachées à l'intendance du Massinissa. Le montant financier, 740 000 da, existe dans les comptes. Seulement, précise M. Taliouine, il faut une dérogation de la tutelle pour les débloquer. Durant la même année scolaire, le CEM n'a pas versé à l'Académie les frais des examens du BEF. « Les élèves se sont acquittés de la somme de 168 000 da. Cette somme, qui n'existe pas dans les comptes, n'a pas été versée à l'Académie et cette derrière ne l'a pas réclamée avant mai dernier », déclare-t-on. Mêmes les fournisseurs des cantines scolaires n'ont pas été payés. Une dette qui s'élève à 1 million de dinars. Des requêtes ont été déposées, le 7 juin dernier, par les concernés, au ministère de l'Education nationale. Il y a, également, le problème du squat d'un laboratoire, d'un local à tirage et de deux classes. Les « indus occupants », anciens cadres de l'établissement, ont été sommés de quitter les lieux, mais sans résultat. A tout cela s'ajoute la « disparition » d'un microscope, d'un voltmètre et d'une photocopieuse. « Aucune plainte n'a été déposée », assure-t-on. En mai 2005, un nouvel entendant a été engagé. Ce dernier a hérité d'un reliquat de 6,29 millions de dinars dans les comptes et de 3,1 millions de dinars de dette. C'est à la même période que l'Académie d'Alger a ouvert une enquête. Qu'en est-il une année après ? « L'enquête administrative a été achevée et le dossier est transmis au ministère de l'Education où une commission travaille à assainir la situation financière du CEM », affirme le directeur de l'éducation d'Alger-centre. Sans donner plus de précisions, il avance qu'une adjointe à l'éducation a été traduite en conseil de discipline. L'on ne saura rien cependant au sujet de l'enquête financière ouverte par l'inspection générale du département de Aboubakeur Benbouzid. Nos tentatives de s'informer auprès la cellule de communication du ministère n'ont été suivies d'aucun écho.